RDC : 5 minutes avec l’aide d’une assistante, mon expérience avec la machine à voter

Machine à voter

70 000 machines à voter sont déjà produites en Corée du Sud où se trouve Corneille Nangaa, président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Il y est pour finaliser le processus d’expédition de ces outils en RDC dont le déploiement est prévu entre octobre et décembre 2018. Ce, malgré les doutes de certains acteurs de la société civile et de l'opposition. Pour dissiper les soupçons, quelques spécimens de ce dispositif à écran tactile sont prépositionnés à l’entrée du quartier général de la CENI. Ce jeudi 6 septembre 2018, les reporters du Journal du citoyen s’étaient rendus sur place pour expérimenter cette technologie.

Cet avant-midi, je débarque avec quelques amis au siège de la CENI. Je vais tester la machine à voter. Quatre policiers sont postés l'entrée et trois autres à l'intérieur.  Je me fais aider par un agent de la CENI commis à cette tâche. C'est parti! La dame nous tend une feuille rectangulaire sur laquelle est écrit en bleu, en jaune et en rouge sur un fond blanc "Bulletin de vote unique " au recto et au verso. J'ai choisi d'être la dernière à m'exercer. Le premier dans ma compagnie franchit toutes les étapes et termine. Le deuxième passe et termine aussi. Et c’est mon tour. Je place le bulletin dans la machine.  Et du coup apparaît deux mots "Élection présidentielle". Ils disparaissent tout de suite et cèdent la place aux photos des candidats à la présidentielle. Je remarque que ce sont les photos du scrutin de 2011. J'ai même vu la figure d’Etienne Tshisekedi.

« Clique sur la photo de ton candidat », me dit-elle. J’exécute. La photo apparaît avec deux inscriptions en légende. L'une sur un fond vert (Confirmer), l'autre sur un fond rouge (Annuler). Je confirme mon choix et automatiquement, je passe à la phase suivante: "Élections législatives nationales". Et là, je retrouve mon candidat. Désolé pour lui, il venait de rendre l'âme il y a deux mois, mais sa photo reste encore conservée dans les machines de la CENI. Après les provinciales, j’ai terminé la phase de vote. Les trois photos s'affichent. Mon candidat président, mon député national et mon député provincial. Une fois à ce niveau, la machine ne fait plus marche arrière.  Ensuite, le bulletin de vote sort de la machine. Cette fois, elle a imprimé les photos de mes trois candidats au verso en noir et blanc. J’ai mon bulletin à main et je le place dans l’urne. L’opération dure 5 minutes.

Sur la table, je vois trois autres bulletins tout aussi rectangulaires, mais ils ont une couleur unique. L'un est vert et porte les inscriptions "Carte d'ouverture des votes" les autres sont de couleur rouge. Sur l'un est écrit "Fiche des résultats" et sur l'autre "Carte de clôture des votes"

Curieuse, je cherche à savoir à quoi cela sert.

« La carte d'ouverture des votes sert à redémarrer la machine pour le prochain électeur. La carte de clôture des votes sert à mettre fin aux votes. La fiche des résultats imprime le nombre des bulletins utilisés et le nombre des votes pour chaque élection et leurs candidats. Si les résultats que la machine nous donne sont contraires à ceux de l'urne, nous allons considérer ceux des urnes », a-t-elle précisé.

Il est 11h50’. Nous avons tour à tour testé cette machine. Nous quittons la CENI, mais une interrogation demeure : Pourquoi la CENI elle-même l'appelle "machine à imprimer" alors qu'elle vulgarise l'appellation de "machine à voter » ?

Prisca LOKALE (IFASIC)

Lire aussi: RDC : La CENI préconise le nom de la machine à imprimer au lieu de la machine à voter

JDC