<b><i>En RDC, 33 organisations environnementales et de défense des droits humains de la société civile du Nord-Kivu et nationale demandent au gouvernement de renoncer au projet d'exploitation du pétrole dans les Parcs Nationaux des Virunga et de la Salonga.</i></b>
Ces ONG ont adressé une correspondance, le 9 mai dernier, au ministre des Hydrocarbures, Aimé Ngoy Mukena, pour exprimer leur “<em>consternation</em>” suite au projet gouvernemental de “<em>désaffecter</em>” quelques zones dans les deux parcs précités.
Citant les notes du ministre qui tient à exploiter le pétrole dans les blocs IV et V du Parc des Virunga et les blocs I et II du Parc de la Salonga, ces organisations rappellent que ces aires protégées sont classées comme patrimoine mondial de l’UNESCO.
<i>“Ainsi, désaffecter les parties des blocs V et IV impliquerait le déclassement total du Parc National des Virunga du fait que la zone à intérêt pétrolier que couvrent lesdits blocs ajoutée au bloc III englobe déjà plus de 80 pourcent de la superficie du Parc National des Virunga”, </i>écrivent ces ONG au ministre des Hydrocarbures.
Les organisations de la société civile congolaise rappellent aussi l'importance socioéconomique de ces parcs pour la survie des milliers de populations riveraines.
<i>“Comme vous le savez, les Blocs V et IV couvrent la totalité du Lac Édouard, dont dépendent plus de 90 mille ménages des pêcheurs et 6 millions de populations habitant à l’intérieur de la province du Nord-Kivu”</i>.
Fin mars, le ministre avait demandé de constituer une commission interministérielle pour <i>« le déclassement par décret d’une zone d’intérêt pétrolier du parc de Salonga » et « d’une zone d’intérêt pétrolier de 172.075 hectares (1.720,75 km2) soit 21,5% du parc des Virunga »,</i> avait affirmé l’Ong Global Witness.
<i>“Le gouvernement congolais doit immédiatement arrêter toute tentative de déclassifier des parcs nationaux et des sites de l’Unesco. Il devrait aussi publier tous les contrats signés avec des compagnies pétrolières ainsi que les détails des paiements qu’il a reçus dans le cadre de ces contrats”, </i>avait exhorté Global Witness.
Selon les 33 ONG congolaises, après que la firme britannique SOCO a renoncé à sa licence d’exploitation pétrolière dans le bloc V du Parc des Virunga, la note du ministre des Hydrocarbures “<em>confère encore un droit à une autre compagnie qui aurait récupéré le personnel de SOCO</em>”.
<b>Patrick Maki</b>