<b>Dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu), deux otages ont été libérés la semaine dernière après le versement des rançons évaluées à 12 000 dollars aux ravisseurs. La société civile locale qui livre l’information tire la sonnette d’alarme et appelle les autorités à sécuriser la population et ses biens. </b>
Les deux otages libérés la semaine dernière ont passé plus de 48 heures en captivité, a dit Antoine Ndagije, président de la société civile de Nyiragongo, l’un des six territoires du Nord-Kivu. Un paysan a été libéré, le dimanche 1er avril soir, dans la localité de Kibumba, après paiement de 2 000 $ aux ravisseurs par les membres de sa famille. Avant lui, 10 000 $ ont été déboursés pour obtenir la libération d’un autre otage.
<i>“Nous venons d’enregistrer deux cas de kidnapping dans l’intervalle d’une semaine. Le premier habitant a été libéré moyennant 10 000 $. Le dernier libéré hier a été obligé de débloquer 2 000$. Cela fait 12 000 $ payés dans ce petit intervalle. Le revenu de la population de Nyiragongo étant faible, nous nous demandons pourquoi rançonner les gens ? Nous condamnons ces actes au niveau de la société civile et nous demandons aux autorités surtout militaires de sécuriser la population. Nous invitons donc l’armée, la police et l’ANR dont les effectifs sont concentrés à Buhumba et Kibumba où se commettent ces actes à redoubler d’efforts en vue de démanteler le réseau de ces kidnappeurs”</i>, a affirmé Antoine Ndagije, président de la société civile du territoire de Nyiragongo.
L’administrateur du territoire de Nyiragongo, Yaobaly Albert, récemment nommé, avait, lors de sa prise des fonctions, affirmé qu’il ferait de l'amélioration de la situation sécuritaire son cheval de bataille. Il avait invité ses administrés à collaborer avec les forces de sécurité.
Dimanche de Pâques, des hommes armés non identifiés ont enlevé un prêtre catholique dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) alors qu’il revenait d’une paroisse où il avait célébré la messe pascale. Les ravisseurs exigent une rançon de 500 000 dollars pour sa libération.
Lors de la rentrée parlementaire à l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, le vendredi 30 mars dernier, le président de l’organe délibérant, Jules Hakizumwami, avait indiqué que <i>“les défis sécuritaires auxquels la province fait face sont énormes au regard de la prolifération des groupes armés qui sont actifs dans les différentes entités”.</i> Il avait demandé à l’armée d’intensifier les opérations militaires contre tous les groupes armés.
<b>Patrick Maki</b>