Tshikapa: La Monusco sensibilise les chefs coutumiers, les partis politiques et leaders religieux sur les crises ethniques

<b>Quarante cinq  personnalités sélectionnés parmi les chefs coutumiers, les  partis politiques, les leaders religieux et les représentants  des communautés ethniques vivant à Tshikapa dans la province du Kasaï échangent depuis ce vendredi 23 mars 2018 dans la salle de réunion de la Monusco sur les crises ethniques et les risques liés à leur instrumentalisation à des fins politiques. </b><b>
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Le gouverneur du Kasaï, Marc Manyanga Ndambu, qui a ouvert l'atelier, a énuméré les contours des conflits qui opposent les ethnies, source d’une violence sans précédent dans sa province.

"<em>Les dimensions intercommunautaire et du leadership découlent des idées fausses, des préjugés des uns sur les autres, manque de communication entre les communautés,  l'esprit de vengeance et d'autodéfense généralisé bien ciblé ou mal ciblé, la course au pouvoir, la guerre de leadership entre les acteurs politiques de différentes communautés tantôt liée à des valeurs politiques qui pouvaient être convergentes ou divergentes tantôt même avec la tentation du culte de la personnalité,  l'existence de vieilles tensions non résolues entre les communautés, la frustration et stigmatisation d'une communauté, la recherche de l'identité et de la légitimité d'une communauté non autochtone ou marginalisée, certains complexes de supériorité d'une communauté sur l'autre, occupation illégale des terres, tribalisme et discrimination linguistique</em>", a expliqué le gouverneur Manyanga.

Dans le même discours, le gouverneur du Kasaï a indiqué que l'analyse faite par les communautés, lors de la conférence sur la paix et la réconciliation tenue à Kananga en septembre 2017, avait décrié certains comportements en vogue dans sa province.

Marc Manyanga a émis le vœu de voir l'atelier de Tshikapa,  jeter les bases d'une cohésion dans la province du Kasaï pour des élections libres, crédibles et apaisées.

"Tous les citoyens et citoyennes de notre province devraient se sentir libres de voter les candidats de leur choix", a-t-il ajouté.

Le gouverneur a enfin invité les participants à se dépasser de tout clivage ethnique ou communautaire dans l'objectif de doter la province du Kasaï des “hommes et femmes  politiques crédibles, soucieux du bien être communautaire et d'un développement harmonieux et inclusif.”

Facilité par deux experts en gestion et résolution des conflits, l'atelier qu'organise la section des affaires politiques de la Monusco,  sous bureau de Tshikapa, donne la possibilité aux représentants de différentes communautés de se parler après les ravages causés par le passage des miliciens Kamuina Nsapu.

<strong>Sosthène Kambidi</strong>