Kinshasa : Jean Bamanisa craint une “détérioration complète” de l’habitat suite à la surpopulation

L’homme d’affaires congolais, Jean Bamanisa Saïdi, lance un cri d’alarme sur la surpopulation dans la ville de Kinshasa et les conséquences qui peuvent en découler. Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, l’ancien gouverneur de l’ex-Province Orientale a affirmé que des milliers de personnes arrivent chaque jour dans la ville de Kinshasa sans que les autorités n’en fassent le contrôle.

Jean Bamanisa dit craindre  une détérioration complète de l’habitat et un manque d’assainissement qui peut conduire à des catastrophes naturelles et humanitaires, voire sécuritaires.

« <i>Le problème est administratif, c’est-à-dire la capacité d’une commune, d’un quartier avec leurs services à réguler l’état civil. Des bateaux entiers, des camions entiers viennent déposer des populations à Kinshasa pour habiter dans des taudis en tôles et la situation n’est pas finie. Ils coupent des sacs en mille morceaux pour se faire des matelas. C’est ainsi que dans une petite maison d’une chambre et salon on se retrouve à 10, 15, 20 voire 30 personnes. Les gens n’arrivent pas comme ça dans un quartier ou dans une ville et commencer à y habiter. L’administration a des règles. Même si elles datent de l’époque coloniale, on doit les appliquer. On doit savoir le nombre des personnes qui habitent dans un quartier, dans une commune.</i> <i>Le nombre de la population de Kinshasa augmente tous les jours </i>», a-t-il affirmé.

Pour Jean Bamanisa Saïdi, la ville devrait être habitée par des personnes ayant des domiciles ou à ceux qui ont du travail. Il préconise le développement des villes voisines de Kinshasa en termes de transport pour mettre fin à cette situation.

« <i>En 2005, j’avais prédit aux autorités sur la publicité de 5 chantiers. Je leur ai dit que si on fait trop la publicité des 5 chantiers on va attirer du monde dans les villes et principalement à Kinshasa. Nous avons présenté au gouvernement de l’époque un plan de développement de Maluku et le gouvernement ne nous avait pas pris au sérieux. Et pour résoudre cette question, il faut créer des activités dans les villes environnantes. Il faut développer les villes de Kikwit, Mbandaka, Kisangani, Mbanza-Ngungu, Matadi, Kimpese, Kasangulu, Bumba pour que ces villes-là puissent contenir des populations qui veulent venir à Kinshasa pour voir une tante ou un oncle et y rester pour toujours</i>».

Pour le gouverneur honoraire, il est important que les autorités au niveau local prennent des dispositions pour éviter que des épidémies comme le choléra puissent se propager dans la ville.

La ville de Kinshasa compte, selon les estimations, plus de 12 millions d’habitants. Devant les ambassadeurs accrédités à Kinshasa lors du festival des films, tenu il y a quelques mois, à la Halle de la Gombe, le ministre des Affaires étrangères avait affirmé que le ministère de Santé avait distribué plus de 16 millions de vaccin dans la capitale pour la fièvre Jaune. Vaccin administré à chaque personne vivant dans la ville. Un chiffre qui, selon lui,  pourrait servir d’indicateur pour savoir le nombre des personnes qui y habitent.

<b>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco </b>

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