En marge d’éventuels troubles lors de la marche des fidèles catholiques prévue ce 25 février, Internet Sans Frontière redoute également la probable coupure de l’internet par les autorités.
Interviewée ce jeudi 22 février 2018 par ACTUALITE.CD, Julie Owono, directrice exécutive de cette ONG internationale qui lutte principalement contre la censure de l’internet, fait part notamment de démarches entreprises par son organisation pour empêcher une énième coupure de l’internet en RDC.
<i>“En tant que membre de la coalition Keep It On, qui a été créée spécifiquement pour lutter contre la coupure de l’internet dans le monde, Internet Sans Frontière mobilise ses membres pour qu’on puisse inciter les autorités congolaises, à travers son ministère de Poste et Télécommunications, à ne pas procéder à la coupure de l’internet par rapport à la marche populaire qui va se passer ce 25 février”, </i>a-t-elle déclaré.
Julie Owono justifie les démarches de son organisation entre autres par d’immenses pertes économiques que chaque coupure de l’internet en RDC occasionne.
<i>“Nous allons apporter aux autorités des arguments non seulement liés aux droits de l’homme mais aussi liés aux coûts économiques. Puisque c’est désormais prouvé qu’à chaque coupure de l’internet, l’État perd de l’argent. C’est encore plus vrai au continent africain où l’économie numérique est en pleine expansion</i> », dit-elle.
D’après cette responsable d’Internet Sans Frontière, la raison poussée par les autorités pour justifier la coupure de l’internet pendant la période de tension n’est pas évidente.
«<i>Couper internet sous couvert de préserver l’ordre public ne tient pas. Puisque les seuls troubles à l’ordre public qui soient causés c’est du fait des bavures policières. A chaque marche, il y a des morts, des balles perdues, etc. Donc ce n’est pas l’ordre public qui est nécessairement mis en cause par les manifestants. Nous avons constaté que sans les bavures ou le débordement de la police, l’ordre public n’est pas autant plus menacé qu’ils ne le pensent. Nous demandons à ce que le gouvernement congolais travaille de concert avec la police pour faire en sorte que la voix des Congolais puisse être entendue pacifiquement. Nous espérons qu’ils seront rappelés à la raison, notamment par les organisations comme la nôtre mais plus globalement au regard de l’expérience totalement inefficace des coupures de l’internet dans le passé</i>», a ajouté Julie Owono.
La dernière coupure de l’internet en RDC a duré trois jours. Elle a eu lieu la veille du 21 janvier 2018, date à laquelle les fidèles catholiques étaient descendus pour exiger l’application intégrale de l’accord de la Saint-Sylvestre. Sept personnes ont été tuées, plusieurs autres blessées et interpellées.
<b>Will Cleas Nlemvo</b>