Une accalmie s’observe actuellement dans les villages du territoire de Djugu (Ituri) après des affrontements qui ont opposé les membres des communautés Lendu et Hema, depuis décembre de l’année dernière.
<i>«La crise n’est pas encore terminée, il y a encore des attaques mais pas de grande ampleur comme avant, il y a une accalmie qui s’installe mais il y a lieu qu’on ait l’espoir»</i>, rassure Jean-Bosco Lalo, président de la société civile de l’Ituri.
Les autorités avaient annoncé une enquête sur ces violences mais aucune information n’a été donnée jusqu’à ce jour sur l’identité des auteurs. <i>«Jusque-là il n’y a aucune revendication portée au public. Ce qui nous a amené à écarter l’hypothèse d’un conflit interethnique. Il s’agit d’un groupe de personnes qui certainement auraient un plan que nous ignorons, l’argent circule pour le recrutement, ils ont des appareils de communication »</i>, a dénoncé le président de la société civile.
Quarante personnes soupçonnées d’être impliquées dans les affrontements à Djugu ont été arrêtées et transférées à Bunia où elles attendent d’être présentées à la justice.
La société civile dresse un bilan de “<em>200 personnes tuées, 300 000 déplacées, 70 000 réfugiés en Ouganda et plus de 2 000 cases incendiées</em>” depuis le début des violences.
A Djugu, la population vit encore dans la peur et n’a pas accès aux champs en cette période de récolte. <i>«Les gens veulent être rassurés par la présence des forces de l’ordre. Dans certaines localités il y a des corps qui ne sont pas encore enterrés. C’est la période de récolte, certaines personnes n’arrivent pas à accéder à leurs champs et il faut des patrouilles des agents de l’ordre »,</i> indique M. Lalo.
«<i>A Djugu, il y a un bouclier que l’armée a mis en place pour protéger la population et ses biens », </i>a rassuré le porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo. L’officier qui redoute l’existence des liens entre un groupe armé « non identifié » dans le territoire de Mahagi et les auteurs des violences à Djugu.
<i>« Etant donné que l’ennemi est en débandade, quelques-uns peuvent se soustraire de l’autre côté pour opérer à Mahagi mais l’armée a ouvert grandement l’œil pour barrer la route à ces assaillants</i> », avait déclaré le lieutenant Jules Ngongo.
<i>« C’est un mouvement qui n’a pas encore dit son nom. Nous pensons qu’il y aurait de lien entre ce groupe armé à Mahagi et celui qui opère à Djugu »</i>, confirme la société civile.
L’armée congolaise (FARDC) s’est affrontée, dans la nuit de dimanche à lundi dernier, contre un groupe armé non-identifié au village Ndrudjo (territoire de Mahagi). « <i>D</i><i>eux miliciens ont été tués et une arme PKM et un nombre important de munitions récupérées. Nos services sont sur terrain pour en savoir davantage s’il s’agit d’un nouveau mouvement armé</i> », avait expliqué le lieutenant Jules Ngongo.
<b>Patrick Maki</b>