Plus de 46.000 enfants qui sont en fuite à cause des violences interethniques qui ravagent depuis décembre dernier la province de l’Ituri, rapporte l’UNICEF. Plusieurs d’entre eux se sont réfugiés notamment en Ouganda voisin.
<em>« Plus de 70 villages ont été incendiés lors des récentes violences. Plus de 76 meurtres à l’arme blanche ont été documentés, parmi eux une majorité de femmes et d’enfants. Au moins trois centres de santé et sept écoles ont été pillés et/ou incendiés, privant les enfants de soins de santé et d’éducation. L’UNICEF estime que suite aux violences, plus de 100 écoles ont interrompu les cours, privant 30.000 enfants de leur scolarité. L’UNICEF et ses partenaires ont identifié 70 enfants non-accompagnés et 245 enfants séparés de leurs familles en besoin urgent d’assistance sur le les alentours de l’Hôpital général de Bunia, la capitale de la Province de l’Ituri »,</em> souligne l’UNICEF dans un communiqué publié ce vendredi 16 février.
La Force de la MONUSCO a installé le 10 février 2018 une base opérationnelle temporaire dans la localité de Djugu, à 72 km de Bunia (Ituri), après une série d’activités militaires comprenant des patrouilles et des reconnaissances d’hélicoptères. C’est en réponse aux affrontements interethniques qui ont opposé des membres des communautés Lendu et Hema.
Pour rappel, des ecclésiastiques et les membres de la société civile de Mahagi ont récemment accusé le Gouvernement d’entretenir la crise à Djugu. Les tensions intercommunautaires ont fait plus de 60 morts avaient a rapporté OCHA lundi 12 février.
<strong>Un conflit perpétuel</strong>
Entre 1999 et 2004, des centaines de civils avaient été tués en Ituri, constitué à l’époque en district, à cause des affrontements entre les deux communautés Lendu et Hema.
Pendant la guerre civile iturienne, des milices armées en connotation ethnique en l’occurrence l’Union des Patriotes Congolais (UPC) qui soutenait les Hema d’une part et de l’autre, le Front Nationaliste et Intégrationniste (FNI) en soutien aux Lendu, tous actuellement partis politiques avaient vu le jour.
Un processus de pacification de la région avait été déclenché en 2004 avec la mise sur pied de la « Commission de Pacification de l’Ituri (CPI) » qui était en quelque sorte un gouvernement intérimaire dirigé par les tribus locales.
Les principaux chefs de guerre avaient été intégrés dans l’armée pour les uns et arrêtés puis transférés à la prison Makala (Floribert Ndjabu : président du FNI), et à la Cour Pénale Internationale (Thomas Lubanga : Président de l’UPC).
<em>Illustration/Image d'archives</em>