Cris et colère lors des obsèques de Thérèse, la manifestante tuée par “les collègues de son père”

Ce vendredi 9 février à Kinshasa, ont eu lieu les obsèques de Thérèse Deshade Kapangala, l’une des victimes tuées lors de la dernière marche des Catholiques le 21 janvier.  Une vingtaine, teint clair, Thérèse était aspirante religieuse.

Une messe a été dite en sa mémoire à la paroisse Saint-François de Sales (Commune de Kintambo) où elle avait été tuée par balle après la messe matinale alors que les forces de l’ordre réprimaient la marche entamée par les fidèles catholiques pourvus de crucifix, chapelets, bibles ou encore rameaux.

[caption id="attachment_33957" align="alignnone" width="1040"]<img class="wp-image-33957 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2018/02/WhatsApp-Image-2018-02-…; alt="" width="1040" height="780" /> L'entrée de la salle où la dépouille de Thérèse est exposée[/caption]

Le père de Thérèse Deshade Kapangala est aussi policier.

“Oui, papa, aujourd’hui la Police a tué sa propre fille, elle qui a toujours tiré sur les enfants des autres ; Oui papa, tous les officiers comme toi, dans tous nos camps militaires et de Police, ne savent plus à qui adresser les condoléances. Mais au-delà de ces instants de douleur, ma mort cherche quelques réponses à mes interrogations”, peut-on lire dans l’oraison funèbre élaborée en mémoire de la défunte.

<b>“Ce qui est arrivé à la jeune Thérèse c’est un assassinat”</b>

La messe de requiem pour saluer la mémoire de Thérèse a drainé plusieurs personnalités politiques.

Parmi elles, Delly Sessanga, président de l’Envol (Opposition) qui a qualifié de “terreur” la méthode utilisée par le gouvernement congolais pour réprimer les manifestations publiques.

<i>“Ce qui est arrivé à la jeune Thérèse c’est un assassinat. C’est l’utilisation de la terreur comme méthode du gouvernement. Nous ne sommes pas en train de mendier notre droit de manifester. Nous le méritons”</i>, a déclaré Delly Sessanga.

Le député national exprime son “indignation” contre la répression des manifestations qui a régulièrement lieu au pays.

“<i>Le pouvoir n’a pas droit de déployer les forces dans une posture répressive pour donner la mort gratuitement aux manifestants alors qu’il n’y a aucune atteinte à l’ordre public”. </i>

[caption id="attachment_33958" align="alignnone" width="1040"]<img class="wp-image-33958 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2018/02/WhatsApp-Image-2018-02-…; alt="" width="1040" height="780" /> La mère de Thérèse, inconsolable[/caption]

Thérèse est enterrée ce vendredi 9 février 2018 à Nécropole, un cimetière excentré dans la ville de Kinshasa.

C’est également ce vendredi qu’une messe a été dite à la Cathédrale Notre-Dame du Congo sur demande du Comité Laïc de Coordination pour honorer la mémoire des sept victimes de la marche du 21 janvier.

“<i>Nos frères qui sont tombés sous les balles de ceux qui sont censés nous protéger sont en ce moment devant le trône de Dieu”</i>, a prêché l’abbé François Luyeye en présence notamment du Cardinal Laurent Monsengwo.

<b>Patrick Maki </b>