Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, a appelé les populations de Butembo et Lubero à dénoncer les membres des forces qualifiées de négatives, notamment les Maï-Maï et les ADF, qui opèrent depuis un temps dans la région et qui sont notamment accusés d’être les responsables de l'attaque de la résidence du président Kabila.
Dans une adresse à la presse à l’issue d’une réunion de sécurité tenue ce mercredi 27 décembre à Butembo, le gouverneur a rappelé que l’Etat ne peut se résigner face à ceux qui veulent renverser les institutions légalement établies.
"<i>Je voudrais demander à la population de Butembo, Lubero, de continuer à soutenir son armée. Jamais des inciviques, Maï-Maï ou ADF, ne dirigeront ce pays. Il faudrait que les gens le sachent, la République ne sera jamais mise à genoux. Quels que soient les actes qui ont été commis, l'armée, la police et les services sont debout pour traquer tous ces gens là”, </i>a-t-il déclaré.
Julien Paluku exige la pleine collaboration de la population à la traque des miliciens, sous peine, dit-il, de tomber sous le coup de la complicité
<i>“Je demande à la population, pour ne pas tomber sous le coup de la complicité, de devoir aider l'armée à identifier tous ces inciviques qui nous déstabilisent. Le jour où les opérations vont atteindre certains villages et qu'on va constater qu'il y a des gens qui cachent les inciviques dans leurs maisons, ils seront mis dans le même sac. Il ne faudrait pas que ça soit quelqu'un qui vient de l'Equateur, du Kongo Central pour le dire. En tant que gouverneur et fils du terroir, je mets en garde tous ceux qui cachent dans leurs maisons ces personnes. L'ordre est déjà donné pour que tous ces gens soient arrêtés et traduits en justice pour association des malfaiteurs”, </i>a dit le gouverneur avec un ton ferme.
<i>“Que cela ne soit pas compris comme la chasse à l'homme. Si quelqu'un estime qu'il ne doit pas être chassé au même titre que l'incivique alors qu'il nous le livre. Donc, le message est clair ! Un incivique dans une maison, lui et le propriétaire seront emmenés. La complicité avec les inciviques pour nous perdre le sommeil, pour perdre l'élan vers le développement, la République ne va pas accepter”, </i>a-t-il ajouté.
Sur un ton menaçant, le gouverneur Paluku appelle les miliciens à déposer les armes, revendiquant l’usage de la force comme seule alternative au cas contraire.
<i>Je voudrais rappeler à l'opinion de Butembo et de Beni qu'il se développe de plus en plus ici une sorte de terrain libre, d'accoutumance avec les inciviques où les gens semblent croire que la violence est un mode de vie, un comportement adopté. Les gens semblent croire qu'il faut beaucoup plus se fier aux individus qu'aux forces régulières. Nous sommes venus avec des mesures trop fortes. Goma, chef-lieu de la province, a connu ces genres d'actes. Nous avons éliminé la menace. Les stratégies que nous avions utilisées, nous allons les utiliser à Butembo, Beni et partout ailleurs. Quels que soient les commentaires, je le confirme, nous allons commencer à les utiliser. Parce que lorsque quelqu'un veut nous imposer une méthode qu'il suppose être forte, nous allons lui répliquer par la méthode la plus forte que possible. C'est donc clair, c'est un message qu'il faut faire passer partout pour les inciviques qui détiennent encore des armes. S'ils veulent que leurs vies soient sauvées, qu'ils déposent volontairement les armes. À celui qui tue par l'épée, la bible le dit, périra par l'épée”, </i>a conclu Julien Paluku.
<b>Jacques Kini et Djodjo Vondi</b>