Journaliste En Danger (JED) dénonce vigoureusement l’arrestation et la détention, depuis trois jours, de quatre journalistes dans les installations de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR), antenne de Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami (centre de la RD Congo), où ils ont subi de graves tortures.
Selon les informations recueillies par JED, Johnny Kasongo, Jean Doudou Ndumba, Musiko Kisiesia et Ephraïm Mbayo, journalistes et technicien à la Radio Véritas, une radio catholique émettant à Kabinda, ont été arrêtés dans les installations de ce média, mercredi 29 novembre 2017 vers 15 heures (heure locale), par un groupe d’agents de l’ANR. Les journalistes ont été violemment battus avant de les embarquer dans un véhicule du gouvernorat de province. Ils ont été conduits au bureau local de l’ANR où ils sont enfermés dans un cachot.
Ces agents de l’ANR s’étaient rendus, à bord d’une jeep du gouvernorat de province, dans les installations de ce média dans le but d’interrompre la diffusion en direct de la plénière de l’Assemblée provinciale sur l’interpellation du gouverneur de province, Patrice Kamanda. C’est après avoir donné injonction au technicien d’interrompre la retransmission en direct de cette plénière que ces agents des renseignements ont procédé, sans aucun mandat, à l’interpellation des journalistes.
Contacté par JED, Norbert Mervide, directeur de la Radio Véritas, a soutenu que les quatre journalistes ont été copieusement tabassés à l’aide des bâtons par ces agents de l’ANR avant de les placer dans le cachot. « <em>Arrivés au bureau de l’ANR, les journalistes ont été piétinés par le directeur adjoint de l’ANR. Nous avons acheté du carburant dans le but de diffuser en direct la plénière de l’Assemblée provinciale sur demande expresse du président de cette institution</em> », a-t-il ajouté.
Joint également par JED, le directeur de l’ANR/Kabinda ainsi que son adjoint ont refusé de donner leurs versions des faits.
Journaliste en danger (JED) condamne avec véhémence le traitement infligé aux journalistes et demande instamment aux autorités de cette province d’ordonner la libération, immédiate et sans condition, de ces professionnels des médias.