L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) appelle le gouvernement à mettre fin à l’exportation illégale des concentrés du cuivre et du cobalt par la société sino-congolaise Sicomines. Dans un communiqué datant du 27 novembre 2017, l'Acaj pointe du doigt le ministre des Mines, Martin Kabwelulu Labilo, qu'elle accuse d’avoir autorisé de manière unilatérale cette société à exporter lesdits concentrés en violation de l’arrêté interministériel du 4 juin 2013.
Selon l'Acaj, dans cet arrêté, les ministres des Mines et des Finances avaient interdit l’exportation des concentrés du cuivre et du cobalt pour permettre à la RDC de percevoir des impôts sur des produits miniers marchands à grande valeur ajoutée comme le cuivre cathodique et le cobalt métal.
Pour l’Association congolaise pour l’accès à la justice, « les avantages illégaux accordés à Sicomines s’apparentent à un pillage des ressources minières et portent atteinte aux droits économiques et sociaux des Congolais ». L'Acaj se dit prête à accompagner en justice un groupe de victimes pour contester la décision du ministre des Mines.
Interrogée à ce sujet, le coordonnateur des plateformes des organisations de la société civile intervenant dans le secteur minier, dont le siège est à Lubumbashi, estime qu’il est difficile pour l’instant de parler d’une sortie frauduleuse de ces matières premières. Pour Jean Marie Kabango, l’autorisation de l’exportation des concentrés du cuivre et du cobalt relève du ministère des Mines. Selon lui, la Sicomines exploite ces minerais dans le cadre du contrat signé avec la Chine sur la réhabilitation et la construction des infrastructures contre l’exploitation minière.
Contacté, le ministère des Mines dit préparer une réponse officielle pour répondre aux accusations de l'Acaj.
<b>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco</b>