Kananga, la violence en chiffres : Entre mai et septembre, MSF a effectué 1.242 consultations d'urgence, 468 interventions chirurgicales

Les chiffres de l’intervention de Médecins Sans Frontières (MSF) à l’Hôpital provincial de Kananga (Kasaï Central) témoignent de la gravité de la crise sécuritaire et humanitaire dans cette province meurtrie par plus d’une année des violences.

<em>« A partir d’avril 2017, MSF a supporté l'hôpital provincial de Kananga, dans le Kasaï Central. Ici, l'équipe a créé un bloc opératoire temporaire et a géré le service de traumatologie avec 72 lits, offrant des soins gratuits aux victimes de traumatismes violents et accidentels. Dans l'aile de traumatologie, entre les mois de mai et septembre, les équipes MSF ont dispensé 1.242 consultations d'urgence, admis 361 patients en hospitalisation et effectué 468 interventions chirurgicales »,</em> rapporte l’ONG.

Une intervention qui révèle également le caractère chaotique d’un système de santé déjà fragilisé des années plus tôt, surtout pour ce qui est de soins de santé primaire.

<em>« A travers les cliniques mobiles à Kananga et dans les  zones aux environs de la ville, les équipes MSF ont également fourni 14.100 consultations médicales. L</em><em>es cliniques mobiles menées dans la commune de Ndesha, à Kananga, ont montré, auprès des populations déplacées, une grande vulnérabilité aux maladies hydriques et des taux de malnutritions au-delà des seuils d’urgence parmi les enfants de moins de 5 ans. Dans les zones rurales, </em><em>à travers les cliniques mobiles </em><em>venues en support des Centres de Santé existant et détruits sur les axes de Demba, Dimbelenge et Matamba</em><em>, les équipes MSF ont également apporté une </em><em>aide pour la reprise de l’activité de ces Centres », </em>renseigne l’organisation humanitaire<em>.</em>

Les besoins sanitaires sont devenus immenses et poussent l’ONG à diversifier son intervention et à l’étendre.

<em>« Dans les derniers mois, les conditions difficiles de la population hors de Kananga et la réduction progressive des patients affectés par le conflit reçus à l’Hôpital Provincial ont poussé les équipes MSF à reconvertir les activités vers les zones rurales de la région, où l’urgence des besoins de la population et la nécessité d’assistance médicale primaire rendent l’intervention de MSF nécessaire.</em><em>Dans la ville de Kananga, l’équipe MSF continue à garantir un service d’assistance aux victimes de violence sexuelle. Démarré en juin 2017 dans l’Hôpital Provincial, ce service fournit des soins médicaux gratuits et un soutien psychologique aux survivants de violences sexuelles : le staff MSF a déjà aidé plus de 150 personnes qui ont subi des violences sexuelles », </em>rapporte MSF.

La crise dans cette région est devenue multiforme. Par exemple, environ trois millions de personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle dans les Kasaï, Kasaï Central et Kasaï Oriental, selon les résultats d’une enquête, citée par le  Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains, donne un bilan de plus de 1.300 personnes tuées dans les atrocités des Kasaï. Elle l’avait dit en octobre au cours de la présentation du rapport de la RDC au Comité des droits de l’homme à Genève. En juin dernier, l’église catholique avait évoqué un bilan de 3.383 personnes, depuis le début de la crise.

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