Journaliste en danger (JED) a documenté 121 cas documentés d’attaques contre les médias dont près de la moitié sont constitués des violences physiques contre les journalistes. C’est un bilan en hausse étant donné que l’organisation avait enregistré au moins 87 cas en 2017.
<em>« Des manifestations de contestation initiées par l’opposition ou des mouvements des jeunes pour réclamer l’organisation des élections se sont multipliées et ont été violemment réprimées par les forces de sécurité. Les journalistes qui ont couvert ces démonstrations publiques ont été souvent interpellés, passés à tabac ou ont vu leurs matériels de travail détruits »,</em> dit l’ONG dans le communiqué accompagnant la publication ce jeudi 2 novembre 2017 de son Rapport annuel sur l’état de la liberté de presse et d’expression intitulé « République Démocratique du Congo : La répression se banalise ».
JED regrette que les actes des violences et d’entraves à la liberté de l’information commis par différents services de sécurité n’aient jamais fait l’objet d’une enquête ou une sanction pour ceux qui s’en sont rendus coupables.
A côté de ces violences physiques, JED relève la multiplication des cas de censure : <em>« Lorsqu’elles ne s’attaquent pas physiquement aux journalistes, les autorités prennent des mesures techniques de censure en coupant les signaux audiovisuels ou Internet pour censurer certains médias. Au cours de l’année écoulée, les autorités congolaises ont intimé l’ordre aux différents opérateurs fournisseurs de service d’internet de couper la connexion ou de restreindre l’accès aux réseaux sociaux, privant ainsi des milliers de Congolais de l’information »</em>, peut-on lire dans ce Rapport qui cite aussi plusieurs cas d’entraves à la liberté de presse pour les médias et journalistes étrangers exerçant en RDC.
Pour JED, la montée en force des cas d’attaques et des violences enregistrées cette année, de même que l’impunité dont jouissent des personnes identifiables qui s’en prennent aux journalistes et aux médias, font partie d’un système de répression mis en place par les autorités congolaises, et qui vise à empêcher les journalistes nationaux et étrangers d’être des témoins gênants de la dérive autoritaire qui s’installe petit à petit dans le pays.