Bas-Uélé : La société civile accuse les "mbororo" de s’allier aux rebelles de la LRA et de s'attaquer aux autochtones

La société civile du territoire d’Ango (Bas-Uélé) accuse les "mbororo" de s’allier aux rebelles de la LRA et de s’attaquer aux autochtones.

<em>« Considérant les cas avérés des coalitions LRA-Mbororo pour mener les assauts dans certaines communautés du territoire d’Ango notamment Dakwa, Nambala, Digba, Samungu et Bangu ainsi que de l’incendie du marché central qui a fait baisser sensiblement le pouvoir économique des fils et filles, opérateurs économiques de ce territoire au mois de février 2017 (…) », </em>dit-elle dans une pétition parvenue à ACTUALITE.CD.

Elle affirme également voir documenté au moins sept cas d’atteintes aux droits de l’homme causés par des mbororo, sans une réelle réaction de la part des autorités.

<em>« Prenant en compte l’implication de plusieurs autorités politico-administratives, coutumières et hauts responsables militaires, policiers et des services étatiques comme la DGM et l'ANR…, cela à tous les niveaux dans le trafic de vaches achetées ou extorquées avec astuces et ruses auprès des mbororo ».</em>

Face à ce qu’elle qualifie comme laxisme des autorités, la société civile dit sa volonté de se prendre en charge.

<em>« Ainsi, nous décidons de nous prendre en charge toutes les fois que nous serons individuellement ou collectivement attaqués et l’histoire seule jugera les uns et les autres, et notre gouvernement seul en portera la responsabilité historique »</em>

Dans cette pétition signée par près de deux personnes, la société civile locale demande également la suppression d’un camp de mbororo, situé derrière le marché central d’Ango.

Les mbororo sont des éleveurs nomades, dont les migrations les mènent du Niger, au Nigeria, en passant par le Cameroun, le Tchad, le Soudan du Sud et la République Centrafricaine. Depuis quelques années, venues principalement du Soudan du Sud, ils pénètrent également en RDC, dans les provinces du Bas-Uele et du Haut-Uele, à la recherche de pâturage et des terres fertiles. Ces éleveurs étrangers sont accusés dans la plupart de cas d’agression sur les populations autochtones. En janvier dernier, une délégation composée des représentants de l’administration du territoire et de la MONUSCO, à Dungu (Haut-Uélé), avait même mené une mission de pacification dans cette région où la cohabitation entre paysans et éleveurs mbororo est difficile.