Avec un salaire mensuel de 120.000 FC (77 USD), l’homme au « métier noble » est privé de sa vie somptueuse. L’enseignant congolais ne peut se faire le luxe de prendre un petit déjeuner avant d’aller au travail, il donne cours affamé. Le petit déjeuner lui est quasiment privé. Sa situation socio économique affecte la qualité de l'enseignement ainsi que sa santé.
Koko Ange, enseignante à l’Institut Nvula (Commune de Matete) à Kinshasa endure les conditions pénibles vécues par le personnel enseignant. Professionnelle de craie depuis 12 ans, veuve et mère de deux enfants, Mme Koko (quarantaine), déplore la persistance de “calvaire”. Locataire de son état, elle préfère cumuler les tâches en vue de subvenir tant soit peu aux différents besoins.
Ainsi, en plus de sa carrière d’enseignante, Mme Koko exerce de petits commerces notamment pour que sa fille achève ses études à l’Institut supérieur de Commerce (ISC).
<i>“Je vendais des poissons (…) pour survivre. Dans ma situation d’enseignante, en cas de maladie, je ne suis même pas considérée dans des hôpitaux. Je vis un calvaire (…) que le gouvernement pense à nous”</i>, confie-t-elle.
A ses côtés, Bienvenu Kela. Avec 16 ans d’expérience dans l’enseignement, la cinquantaine et père de famille, insiste sur le fait que son “maigre” salaire “ne concorde pas avec le travail qu’il abat au quotidien”.
Impossible de nouer les deux bouts du mois avec ses 120 000 FC, M. Kela n’a pas de plan B. Impuissant, l’enseignant avoue que sa condition sociale affecte la qualité de l’enseignement.
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Membres de la Synergie des syndicats des enseignants de la RDC, les deux enseignants soutiennent la plainte déposée par leur plateforme contre le Premier ministre Bruno Tshibala pour “haute trahison” en marge de la journée mondiale des enseignants.
Ce regroupement syndical qui veut en découdre avec le chef du gouvernement regroupe le Syndicat des écoles conventionnées Catholiques, la Centrale congolaise du travail et la Force agissante.
Au Premier ministre, les enseignants reprochent le non-respect des engagements constitutionnels relatifs à la gratuité de l’enseignement dans le pays.
A cela s’ajoute, le non-respect de l’engagement de “résorber tous les enseignants non payés, de calculer les salaires sur base du taux moyen de 1425 FC le dollars américain tel que fixé dans la loi des Finances 2017, le non versement de la somme de 30 000 FC supplémentaires à chaque enseignant conformément au protocole d’Accord en date du 2 septembre 2017, ainsi ont épinglé les professionnels de la craie dans leur plainte déposée au Parquet général de République”.
<b>Christine Tshibuyi</b>