Le chanvre et l’alcool à fort pourcentage de plus en plus rentables à Kinshasa

<span style="line-height: inherit;">Le chanvre et des boissons locales à forte dose d’alcool appelées communément “Aguéné” ou “500”, pourtant interdits de vente et de consommation sur l’ensemble du territoire national, se vendent comme de petits pains dans la ville de Kinshasa. De Tshangu à Kinsuka en passant par Victoire, Matonge, etc, ces produits considérés comme stupéfiants sont vendus partout parfois sous le regard impuissant des agents de sécurité.</span>

Dans des installations des fortunes appelées “Nganda”, jeunes et vieux se bousculent pour avoir soit une bouteille ou une mesure d’Aguéné dont le coût minimum varie entre 300 et 500 FC par rapport au lieu où l’on trouve. Selon les témoignages recueillis par ACTUALITE.CD, certains bistrots ne vendent que cette boisson interdite. Dans d’autres bars par contre où l’on vend régulièrement de la bière ou la boisson sucrée, Aguéné prend de plus en plus de place. Et tout se fait dans la discrétion, comme l’affirme l’un des consommateurs qui a requis l’anonymat.

«Moi, je viens chaque soir ici pour prendre ma bouteille. Avant, j’avais l’habitude d’acheter plus de 5 bouteilles de bière chaque soir. Mais maintenant, j’achète juste une bouteille de bière que je mélange avec une ou deux mesures d’Aguéné et je boucle ma journée sans problème. Ça me permet un peu d’économiser surtout avec la situation économique qui devient de plus en plus difficile. Actuellement, ne vous trompez pas, la plupart des bistrots à Kinshasa vendent cette boisson sans problème. Il suffit juste de demander au vendeur et vous serez servi », affirme-t-il.

Si pour la boisson alcoolisée à forte dose la vente, bien qu’interdite, se fait au vu et au su de tout le monde, la vente du chanvre par contre reste encore un tabou. Mais les consommateurs ne sont plus inquiétés depuis plusieurs années et dans presque chaque avenue de la capitale, il est difficile de faire plus de 500 mètres sans sentir l’odeur de ce produit à effet hallucinogène. Certains militaires et policiers se livrent également dans la vente de ces deux produits.

Toujours selon les témoignages recueillis par ACTUALITE.CD, la plupart des boissons “Aguéné” vendues à Kinshasa actuellement proviennent en grande partie de la ville de Kikwit, dans la province du Kwilu, une partie de l’ancienne province de l’Equateur.

Le chanvre, lui, est cultivé au plateau de Bateke , parfois dans des fermes privées, hautement sécurisées par des agents de l’ordre.

<strong>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco</strong>