Les habitants de la ville de Kenge, chef-lieu de la province de Kwango, vivent dans des conditions socio-économiques lamentables, selon le constat fait par ACTUALITE.CD en mission dans cette ville.
L’accès à l’eau potable en ville pose un véritable défi. Les bornes fontaines implantées dans quelques coins de la ville ne sont pas d’accès facile à toute la population qui est contrainte à dépenser de l’argent pour s’approvisionner en eau potable. Le prix d’un bidon d’eau varie de 50 à 250 FC, selon la capacité. La distribution d’eau se fait selon les secteurs répartis à trois, en raison de deux distributions la semaine, chacun.
[caption id="attachment_25154" align="alignnone" width="1040"]<img class="wp-image-25154 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2017/08/WhatsApp-Image-2017-08-…; alt="" width="1040" height="780" /> Quelques habitants de Kenge s’approvisionnent en eau potable.[/caption]
La population demande aux autorités de résoudre ce problème qui dure depuis plusieurs années déjà.
« <i>L’accès à l’eau est vraiment difficile, nous effectuons des longues distances. Par exemple là, j’ai fait une distance de plus au moins 10 km pour arriver ici. Que les autorités pensent à résoudre ce problème, nous en avons marre </i>», s’indigne une mère de famille.
« <i>Je puise l’eau pour l’utiliser dans le moteur du moulin. Quand on n’a pas d’eau, on ne sait pas travailler. Avec ce système des bornes fontaines, c’est vraiment pénible pour nous. Ça nous cause préjudice</i> », ajoute un garçon d’une trentaine d’années.
Mupene Nkiri, chef de centre de la Regideso, a, pour sa part, souligné que sa société travaille afin de résoudre ce problème d’accès à l’eau.
«<i>La population de Kenge souffrait beaucoup pour avoir de l’eau. Nous sommes restés longtemps sans eau. On ne se servait que des eaux des pluies. La population se déplaçait pendant la saison sèche pour éviter les pires. Mais, maintenant ça va, nous avons maintenant l’eau. Cela fait au moins deux ans que la Regideso à pallier à cette difficulté. Il y a maintenant l’eau presque chaque jour bien que c’est par secteur. Nous avons des équipements qui ne nous permettent pas de donner l’eau à travers toute la ville de Kenge au même moment. Raison pour laquelle nous avons divisé Kenge en trois secteurs où chaque secteur à l’eau après deux jours. Nous travaillons dessus pour que la population obtienne l’eau chaque jour. Nous sommes en train de monter les équipements pouvant permettre la distribution d’eau tous les jours et au même moment. Les travaux sont en cours. Dans 6 mois, j’estime que nous aurons de l’eau tous les jours </i>», a-t-il affirmé.
[caption id="attachment_25155" align="alignnone" width="1040"]<img class="wp-image-25155 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2017/08/WhatsApp-Image-2017-08-…; alt="" width="1040" height="780" /> La direction de la Regideso à Kenge[/caption]
Sur le plan sanitaire, le médecin-directeur de l’Hôpital général de la ville de Kenge souligne que son complexe hospitalier rencontre plusieurs difficultés notamment des conditions d’hébergement des malades hospitalisés.
« <i>Nous n’avons pas suffisamment de lits. Nous avons aussi un problème d’électricité, nous fonctionnons avec un petit groupe électrogène qui n’est pas très performant pour donner la lumière pendant longtemps. Nous avons un problème de prise en charge de nos malades. L’Hôpital général de Kenge est réputé dans la prise en charge des accidentés. Ils nous arrivent en grand nombre. Nous accueillons, par mois, au moins 15 cas d’accidents qui malheureusement nous trouvent sans médicament, surtout pour les cas de nécessité. Notre pharmacie connaît des cas sérieux parce que les cas des accidentés nécessitent un appui spécial. Nous avons trois ambulance qui, dans la plupart des cas, nous manquent de carburant pour secourir les accidentés. Nous prenons aussi des cas des violences sexuelles mais sans appui du gouvernement, même les médecins qui s’y donnent ne sont pas motivés. Nous demandons l’appui spécial en rapport avec toutes les difficultés que nous avons, que l’État congolais réhabilite cet hôpital parce qu’il est maintenant une référence pour la province </i>», a déclaré Dr Marc Lukanzu, médecin-directeur de l’Hôpital général de Kenge.
Un communiqué du gouvernement de la province du Kwango révèle que 45 <i>% </i>d’enfants de moins de cinq ans, dans la province du Kwango, souffrent de malnutrition, L’exécutif provincial, en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF), avait organisé, pour ce faire, du 22 au 24 août 2017 à Kenge, une conférence de repositionnement de la nutrition en vue de contribuer au développement du Kwango. Cette rencontre a permis, selon les organisateurs, de mettre en place les stratégies et mécanismes multisectoriels de lutte contre la malnutrition dans le Kwango.
Sur le plan sécuritaire, le ministre de l’Intérieur de la province du Kwango dit, pour sa part, que la situation reste calme dans la province. Il demande, par ailleurs, aux autorités centrales de doter la police d’équipements.
« <i>La police n’a pas vraiment d'équipements de travail. Nous avons aussi un problème des effectifs pourtant le Kwango est à la frontière entre l’Angola et la RDC. Nous n’avons pas suffisamment d’éléments de la police et des FARDC. Nous demandons aussi au gouvernement de les doter des moyens nécessaires</i> », a dit le ministre provincial de l'Intérieur, Delphin Ngangu Muputu.
[caption id="attachment_25159" align="alignnone" width="1040"]<img class="wp-image-25159 size-full" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2017/08/WhatsApp-Image-2017-08-…; alt="" width="1040" height="780" /> La police de Kenge pendant l'arrivée du vice-gouverneur de Kwango.[/caption]
La ville de Kenge est le chef-Lieu de la province du Kwango, l’une de nouvelles provinces de la République Démocratique du Congo, depuis 2015, à la suite de l'éclatement de la province du Bandundu. La province du Kwango a une superficie de 89 974 km² et borde l'Angola au sud.
<b>Christine Tshibuyi</b>