En plus de l’insécurité persistante dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), particulièrement caractérisée par des affrontements récurrents entre des groupes armés et les forces de défense, les populations de certains villages se voient soumises au paiement d’une “taxe” dénommée “Iranga buzima” (Droit à la vie, Ndlr).
Selon le député national Ayobangira Safari de la circonscription de Masisi, cette redevance mensuelle qui va jusqu’à 5000 FC constitue un moyen d’autofinancement des groupes armés.
<b><i>“</i></b><i>Ce phénomène consiste à demander aux habitants de protéger leur vie. C’est une taxe instaurée par les groupes armés. Homme, femme et enfant doivent payer mensuellement un certain montant. Cela varie entre 1000 et 5000 FC. Ils délivrent même un reçu. Et quand on n’a pas ce document, on court une amende forfaitaire de 50 voire 100$. Ces groupes armés ont quand même des effectifs importants, cette ‘’taxe’’ constitue pour eux un moyen de créer de ressources”</i>, a dit à ACTUALITE.CD le député Ayobangira, à l’issue d’un séjour à Masisi.
Pour le député, le gouvernement congolais est responsable de la pérennisation de l’insécurité dans le territoire de Masisi, car il n'ignore pas la présence des groupes armés actifs dans cette partie du pays.
<i>“C’est le gouvernement qui est censé assurer la sécurité de la population. Mais le gouvernement a tendance à sous-traiter la sécurité à ces groupes armés parce qu’il connaît la présence de ces groupes armés, leurs effectifs, leurs positions. Et dans tous les endroits où sévissent les groupes armés, il y a la police nationale congolaise, l’ANR ; on ne peut pas dire que le gouvernement ignore l’existence de ces groupes armés. Nous nous demandons si l’État a un contrat de sous-traitance avec ces jeunes gens pour assurer la sécurité”</i>, a-t-il exclamé
Les villages concernés sont notamment Kibarizo, Moheto, Tebero près de Kitshanga, Nyabiondo ainsi que des localités se trouvant aux environs de Mweso.
Parmi les groupes armés qui perçoivent “Iranga buzima” figurent les FDLR et les Nyatura.
<b>Patrick Maki</b>