Kinshasa : des députés souhaitent une session extraordinaire pour débattre des 10 ans de la gestion de Kimbuta

Des députés de Kinshasa souhaitent la tenue d’une session extraordinaire pour débattre de la gestion du gouverneur de la ville, André Kimbuta Yango, particulièrement sur les aspects et secteurs en défaillance au sein de la ville-province de Kinshasa.

Dans un mémo de 11 pages qui se trouve déjà sur la table du président du bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, Roger Nsingi, ces élus révèlent des défaillances notoires qui caractérisent tous les secteurs et aspects de la vie des Kinois : insécurité, inhumations, finances, gestion des services de l’Etat-civil, transport en commun, insalubrité, nuisances sonores, etc.

Initié par le député provincial David-Jolino Diwampovesa Makelele Zingi, ce mémo note, à titre exemplatif, que la capitale est devenue depuis une dizaine d’années une ville classée comme dangereuse. <i>« La seule évocation du vocable ‘‘KULUNA’’ suffit à décrire cette nouvelle forme de délinquance qui sévit à Kinshasa, et contre laquelle l’action de votre gouvernement semble impuissante. Dites-nous combien de Kuluna la police a-t-elle arrêtés en 2017 et combien ont été déférés devant la justice et condamnés ? », </i>s’est-interrogé l’initiateur. Ce cadre de l'Union pour la Nation Congolaise(UNC) a cherché davantage à savoir combien d’évadés de la prison de Makala ont été repris.

Au sujet de la question des inhumations, le député provincial fait noter que la population kinoise, surtout d’origine sociale modeste, fait face à la hauteur des tarifs d’inhumation dans les cimetières privés de Kinshasa, variant allégrement entre 700 et 2500 USD alors que ces frais sont censés être fixés en concertation avec l’autorité urbaine.

Dans le cas particulier du cimetière « Entre Terre et Ciel », David-Jolino Makelelele indique qu’en principe une quotité financière devrait revenir au Trésor urbain au titre de frais d’inhumation et de construction des caveaux. <i>« Il semble que ces frais soient effectivement collectés, mais leur destination n’aurait jamais été retracée dans les livres du Trésor urbain. Pareil signe de mégestion peut-il s’expliquer? Pouvez-vous retracer les différents contrats relatifs aux cimetières privés de la ville de Kinshasa ? » </i>a-t-il questionné, rappelant que les funérailles sont devenues l’occasion des proliférations des insanités le long des itinéraires empruntés par les cortèges funéraires.

Jusqu’ici épargné des tourbillons qui secouent les différentes provinces du pays, avec notamment l’éviction des gouverneurs pour accusé de megestion, André Kimbuta Yango, serait à son tour rattrapé par le vent de l’actualité. De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer le départ de celui qui est arrivé à la tête de la ville sans une majorité. <i>« Si nous regardons de près, il n’a pas cette majorité. Il fait miroiter au Chef de l’État que sans lui, cette ville va basculer dans l’opposition. C’est faux ! Le Chef peut récupérer cette ville sans sa pseudo majorité… »</i>, a fait savoir un autre député provincial qui réclame la convocation d’une session extraordinaire afin de permettre un débat profond sur les maux qui rongent la gestion de la province la plus importante du pays.

Dans le lot des griefs retenus contre André Kimbuta, certains élus de Kinshasa font savoir que le 1er citoyen de la ville contracterait des prêts dans différentes banques sans l’accord de l’Assemblée provinciale de Kinshasa.

<b>Tchèques Bukasa</b>