L'Union pour la nation congolaise (UNC) se dit prête à soutenir les actions annoncées - villes mortes et désobéissance civile - par le Rassemblement des forces politiques acquises au changement pour obtenir le respect de l'accord du 31 décembre 2016.
Dans une interview accordée ce mardi 25 juillet 2017 à ACTUALITE.CD, le secrétaire interfédéral de l’UNC ville de Kinshasa, Jean Baudouin Mayo Mambeke, insiste sur la nécessité, pour toutes les forces "acquises au changement", de se constituer en “union sacrée” afin d’arracher, dit-il, le départ de Joseph Kabila en 2017.
<b>Est-ce qu’aujourd’hui, l’UNC est prête à soutenir le Rassemblement dans les actions qu’il a annoncées contre le pouvoir ?</b>
Oui bien sûr. Nous avions dit que l’UNC était prête à œuvrer ensemble avec les autres pour obtenir l’organisation des élections. Mon président l’a appuyé aussi. Nous avons compris que le moment est venu pour former une union sacrée afin d’arracher l’organisation des élections. Malheureusement, nos amis nous ont mal compris. Ils ont cru que nous voulions bousculer leur ligne. Nous n’avons jamais adressé une demande d’admission au sein du Rassemblement. Ça reste le Rassemblement, nous sommes l’UNC, et le MLC également est là. Donc nous voulons juste qu’on arrive à une union entre nous. Mais les autres pensent qu’on cherche à arracher leur Rassemblement. Ce n’est pas ça notre combat.
<b>L’UNC va-t-elle soutenir des journées villes-mortes annoncées, des appels à la désobéissance civique ? </b>
Nous allons soutenir dans la mesure où nous avons les mêmes objectifs. Mais nous demandons qu’il y ait des concertations pour une plus grande implication de tout le monde. J’ai l’impression que le président Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi ne s’y opposeront pas. Malheureusement, ils dirigent leurs partis avec un ou deux députés au maximum qui font de l’agitation. Je comprends ! Nous avons sorti 18 voire 20 députés mais deux autres nous ont été enlevés par la Cour suprême. Donc je crois qu’entre les grands, il y aura toujours un terrain d’entente. La solution pour notre pays n’est plus dans le dialogue. Nous avons déjà essayé ce chemin et nous avons compris que la MP n’est pas de bonne foi. La solution est de faire comprendre au peuple congolais que c’est lui qui doit s’assumer.
<b>Est-il possible de faire pression sur le pouvoir à travers le peuple avant décembre 2017 ?</b>
Oui, c’est possible. Aujourd’hui, nous avons compris celui qui est en face de nous. L’expérience nous a rendus sages.
<b>L’UNC a-t-elle été roulée par la MP ?</b>
C’est une réalité, il faut le dire. Nous croyons qu’on devrait chercher des solutions pour sauver la démocratie. Mais, eux sont dans leurs objectifs d’étouffer la démocratie. Donc leur stratégie est de le (Kabila) maintenir malgré l’échéance de son deuxième mandat au pouvoir.
<b>La MP a-t-elle discrédité les acteurs politiques ?</b>
Non. On ne négocie pas de mauvaise foi. On le fait toujours de bonne foi. Mais on a compris que notre bonne foi a été abusée. Dans ces conditions-là, il ne nous reste qu’à revenir en arrière. Il n’est jamais trop tard pour cela.
<b>Interview réalisée par Stanys Bujakera</b>
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