<span style="font-weight: 400;">Les conditions socioprofessionnelles des congolais continuent à se dégrader dans plusieurs secteurs. Après les fonctionnaires, professeurs d'universités, médecins, infirmiers, c'est le tour des magistrats d'exprimer leurs inquiétudes sur l'effritement de leur situation sociale. </span>
<span style="font-weight: 400;">Dans une interview ce mercredi 19 juillet 2017, le procureur de la République Isofa Nkanga Edmond, président du Syndicat autonome des magistrats du Congo (Synamac), a au nom de ses pairs, tiré la sonnette d'alarme sur la situation sociale catastrophique des hommes en toge, qui selon lui, “est aggravée par la dépréciation de la monnaie nationale par </span><span style="font-weight: 400;">rapport au dollar américain”. Le procureur Isofa souligne que le principal danger qui guette ceux qui doivent dire le droit est la “corruption”.</span>
<b>Comment se présente cette situation sociale des magistrats aujourd’hui?</b>
<span style="font-weight: 400;">La situation sociale des magistrats est aujourd’hui catastrophique. Elle est aggravée par la dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar américain. Nous avons discuté là-dessus et sur la répartition des salaires des magistrats. Nous sommes revenus sur la suspension de la grève des magistrats qui a porté toujours sur l’amélioration des conditions sociales des magistrats. Nous avons focalisé notre attention sur les promesses qui nous étaient faites par l’exécutif pour que le magistrat soit rémunéré mensuellement à la hauteur de 1 600 USD. Malheureusement jusqu’à ce jour, ces promesses faites n’ont jamais été réalisées, c’est un autre problème. Notre Comité a constaté que le Conseil supérieur de la magistrature qui est le garant de l’autonomie du pouvoir judiciaire, celui qui devait garantir aux magistrats une rémunération et son indépendance ne fait absolument rien dans ce sens (...) Si les choses évoluent positivement tant mieux ! Sinon, nous allons en tirer les conséquences. En parlant de la situation sociale des magistrats, nous faisons allusion à tous les droits statutaires reconnus aux magistrats. La rémunération englobe les divers avantages prévus par le statut du magistrat. Et aujourd’hui, à part le maigre salaire, les autres avantages n’ont jamais été payés. C’est pourquoi nous interpellons le Conseil supérieur de la magistrature notamment son bureau.</span>
<b>De quoi était question dans votre réunion du 18 juillet au Tribunal de paix Lemba?</b>
<span style="font-weight: 400;">C’est la première réunion depuis l’élection du nouveau comité. Il était question de voir les points essentiels. Il s’agit de réunion avec les membres du comité exécutif national élargie aux délégués syndicaux autour de la redynamisation des activités du syndicat car depuis le décès de l’ancien président Sambayi Mukena, il y a eu une certaine léthargie et nous étions fin mandat, il fallait constituer une nouvelle équipe, ce qui a été fait. Au niveau des délégués syndicaux, le travail nous a pris aussi beaucoup de temps. Maintenant que tout a été fait, il était important pour nous de discuter à bâton rompu sur la situation actuelle des magistrats et de la situation de notre pays.</span>
<b>Quel message adressez-vous aux magistrats ?</b>
<span style="font-weight: 400;">Le message que nous leurs adressons et particulièrement aux membres de notre syndicat est qu’ils soient en contact avec leurs délégués. Il y a des instructions qui ont été données. Qu’ils restent mobilisés et fassent confiance à leur comité. Dans les jours à venir, après les contacts que nous allons initier dès ce mercredi, nous allons les convoquer en assemblée générale pour qu’ensemble nous puissions discuter du sort de notre corps.</span>
<b>Interview réalisée par Tchèques Bukasa</b>