Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé ce vendredi 9 juin 2017 le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à établir une enquête internationale « <em>sur les violations graves des droits de l'homme survenues dans les provinces du Kasaï Central et du Kasaï Oriental de la République démocratique du Congo (RDC), y compris sur l'existence d'au moins 42 fosses communes</em> ».
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100">« <em>Ma collègue ministre des Droits humains a répondu à la demande du Haut-Commissaire des droits de l’homme des Nations Unies. Nous avons besoin d’être aidés par quiconque, y compris par le commissariat des droits de l’homme des Nations Unies, y compris les Nations Unies, y compris les privés qui peuvent nous aider à approcher la vérité dans les atrocités qui ont déstabilisé et qui continue de déstabiliser les Kasaï. Donc, nous n’avons pas cédé aux pressions. La justice a besoin d’être aidée. Le procureur militaire a lancé un appel à toute personne détenant les informations ou désireuse d’aider la justice à parvenir à la vérité. Et manifestement, c’est ce que la ministre a dit</em> », avait pourtant dit la veille Lambert Mende, porte-parole du gouvernement à ACTUALITE.CD en réponse à l’ultimatum de deux jours lancé par Prince Zeid Ra'ad Al Hussein.</blockquote>
Dans son communiqué, le Haut-Commissaire des droits de l’homme des Nations Unies note que la réponse de Kinshasa est à ce jour insuffisante « <em>compte tenu de la gravité et de la nature généralisée des violations des droits de l'homme, et du besoin impérieux de justice pour les victimes</em>. »
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100">« <em>C’est le devoir souverain du Gouvernement de la RDC de mener des enquêtes judiciaires sur les violations des droits de l'homme commises sur son territoire et nous continuerons à appuyer le Gouvernement en fournissant des conseils et un soutien technique pour la mise en œuvre de ses obligations. Cependant, les actes odieux commis dans les Kasaï semblent être d'une telle gravité qu’ils doivent interpeller la communauté internationale et, en particulier, le Conseil des droits de l'homme. L'ampleur et la nature de ces violations et abus des droits de l'homme et les réponses systématiquement insuffisantes des autorités nationales nous obligent à demander une enquête internationale pour compléter les efforts nationaux</em> », a ajouté Zeid Ra'ad Al Hussein.</blockquote>
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme s’appuie notamment sur le monitoring du Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme en RDC (BCNUDH) qui a documenté au moins 42 fosses communes en plus d’un million de déplacés.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100">« <em>Selon les informations recueillies par les équipes du BCNUDH, des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) auraient creusé plusieurs tombes après des affrontements avec des éléments présumés de la milice de Kamuina Nsapu au cours des derniers mois. Des cas d'exécutions sommaires et d'autres meurtres - y compris d’enfants - ainsi que des allégations de violence sexuelle ont été documentés depuis août 2016. Le BCNUDH continue de recevoir des allégations de violations graves des droits de l'homme, mais les contraintes de sécurité ont entravé la poursuite des enquêtes</em> », dit le document qui ajoute : "<em>Nous avons un devoir envers les victimes et l'obligation d'envoyer un message aux auteurs de ces crimes que nous observons de près et que la communauté internationale s’engage pour mettre un terme à l'impunité endémique en RDC</em>".</blockquote>