RDC : les services de sécurité pointés du doigt dans l’insécurité à Rutshuru

Le président de la société civile du Nord-Kivu juge la situation sécuritaire dans le territoire de Rutshuru de préoccupante et qu'elle mérite une attention particulière de la part des autorités. Thomas d’Aquin Muiti évoque des cas de meurtre dans cette partie du pays à cause des armes de guerre en circulation au sein des populations.

<i>«Le travail doit être multiplié par 4 de la part des services de sécurité pour identifier qui sont les auteurs, que les auteurs soient traduits devant les tribunaux et que les victimes soient indemnisées. Le travail de la sécurité devrait en principe préoccuper tout le monde. En un certain moment il y a des armes qui ont été mises à la disposition des populations civiles et lorsque nous devons chercher la paix, la quiétude, il faut que tout le monde s’implique. Ceux qui ont les armes doivent les remettre puisque vous pouvez croire que la question de la sécurité, c'est l’affaire des autres, mais vous laissez votre frère circuler avec les armes et opérer contre les autres et demain quand il va opérer contre vous-même, vous serez une victime parmi les autres»,</i> a dit le président Thomas d’Aquin.

La chefferie de Bwito (Kibirizi, Nyanzale, Kyaghala...), l’une de deux que compte le territoire de Rutshuru, connaît des violences communautaires récurrentes depuis plus d’une année. Plusieurs observateurs justifient cette situation par notamment l'inefficacité” des forces de l’ordre dans la région.

<i>«La police fait son travail. Si elle ne le faisait pas, il ne devait pas y avoir d’accalmie. Je crois qu’il ne faut pas prendre les choses en interligne, prenez les choses dans la globalité. Lorsqu’il y a eu accalmie pendant six mois, vous n’avez pas parlé de la police. Mais maintenant il y a un cas, directement la police ne travaille pas, et pendant les six, huit mois qui travaillaient ? Je crois que nous ne devons pas toujours épingler des choses qui n’ont pas leur place (...) Je crois que la responsabilité est de part et d’autre. La police a sa part, les services ont leur part, la population a sa part et les autorités ont leur part. La population de Rutshuru doit garder son calme et avoir confiance en sa police et en son armée»,</i> a indiqué ce jeudi 8 mai 2017, le Général Vital Umiya Awashango, commissaire de la police au Nord-Kivu, au cours de la parade hebdomadaire de la police.

Outre les conflits communautaires dans la région, l’activisme des groupes armés nationaux (Maï-Maï, Nyatura, Mazembe, NDC, APCLS,  Raia Mutomboki …) et étranger (FDLR) accentue l’insécurité dans cette partie de la RDC. Samedi dernier, deux personnes ont été tuées par des hommes armés dans la cité de Kiwanja (à environ 80 km au nord de Goma). Des hommes armés ont également tué la semaine dernière deux militaires et leur conducteur près de Kibirizi, sur l’axe routier Kerere-Rwindi.

<b>Patrick Maki </b>

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