La situation que traverse le pays est la conséquence de mauvais choix du gouvernement Matata - (Mukoko Samba)

Le professeur Daniel Mukoko Samba demande au gouvernement d’agir vite et même très vite pour stopper la dégringolade du francs congolais par rapport au dollar américain.  Pour l’ancien vice-Premier ministre et ministre du Budget, il est important que  des mesures urgentes soient prises pour que la monnaie locale ne puisse pas franchir,  dans les prochains jours,  la barre de 1500 FC le dollar.
Dans une interview exclusive accordée à ACTUALITE.CD, le professeur Mukoko Samba estime que la situation que traverse le pays est la conséquence de mauvais choix effectués par le précédent gouvernement.

«Au moment même où les réserves en monnaie étrangère tarissaient, l’Etat avait accéléré ses dépenses en devise. Tout l’argent qu’on a mis dans le bâtiment Intelligent, la cité administrative à Royal ou Bukanga Lonzo. L’argent qu’on a mis dans l’achat des avions pour Congo Airways, c’est l’État qui déboursait alors que ses ressources tarissaient. Personnellement, je pense qu’il y a eu mauvaise lecture de la situation économique pour répondre à certains impératifs, ça finit toujours par se payer cash. Et nous avons payé cash»

Comme  solutions, le professeur Mukoko invite le gouvernement à renouer avec les institutions de Breton-Wood.

«Pour arrêter cette situation, il faut un appui à la balance de payement.  Et les institutions spécialisées pour apporter cet appui, c’est le Fonds Monétaire International. Et comme on n’est pas en programme avec le FMI, on ne peut pas avoir ces appuis. Rappelons qu’on a déjà connu des situations pareilles, parfois de manière plus violente. Au mois de mars 2009, nous avions des réserves des 30 millions de dollars soit un jour d’importation seulement. Mais on a terminé l’année 2009 plutôt bien, parce qu’on a obtenu un appui de 500 millions entre avril et juin de la même année. Soit 200 millions du FMI, 200 millions de la Banque mondiale et 100 millions de la Banque africaine de Développement. Et les 500 millions étaient répartis comme suit, 300 millions en appui à la balance de payement et 200 millions  en appui au Budget. Aujourd’hui, on a besoin de ce genre de solution. La RDC a besoin d’un appui à la fois au budget et aux réserves de change pour essayer de stabiliser la monnaie», a-t-il dit.

L’ancien vice-Premier ministre estime à cet effet qu’il faut un dialogue franc avec ces institutions pour obtenir, comme en 2009, leur soutien.

«En 2009 la situation était différente, nous n’étions pas en programme avec les institutions de Breton Wood. Mais, nous avions un dialogue riche avec ces institutions et nous sommes arrivés à obtenir une solution en deux mois seulement. C’est ce qui nous a permis d’arriver au point d’achèvement et d'obtenir l’annulation de la dette, initiative PPTE (...)», a indiqué le professeur Mukoko.

<strong>Willy Akonda Lomanga et Judith Booto  (stagiaire de l’Ifasic) / desk Eco</strong>