CPI: Byaruhanga (Chef Bogoro), « Quel type de réparation va-t-on faire avec 1 million de dollars ? »

Salomon Byaruhanga Kisembo, chef du village Bogoro au Sud de Bunia en Ituri, où Germain Katanga avait commis des crimes, s’est confié à ACTUALITE. CD pour commenter la position de la CPI demandant à l’ancien commandant de Front pour la Résistance Patriotique de l’Ituri de payer 1 million de dollars pour réparation des victimes.

<strong>Comment réagissez-vous après le prononcé de la CPI pour les réparations des victimes ?</strong>

<em>Par rapport aux massacres et aux faits qu’il (Germain Katanga) a commis à Bogoro, je pense qu’après une infraction on s’attend à une punition. Comme il avait déjà purgé sa peine et que maintenant nous sommes en procédure de réparation, nous regrettons beaucoup parce que ce fond ne viendra pas de Germain Katanga mais le fond proviendra d’autres parties. Mais je pense que c’est bien comme punition parce que d’autres personnes qui voudront poser les mêmes actes que Katanga a commis vont craindre. Nous félicitons la mission de CPI, qu’elle continue de prêter mains fortes pour décourager de tels actes.</em>

<strong>1 million de dollars va vraiment réhabiliter les victimes dans leurs droits ?</strong>

<em>Non. Là c’est difficile parce que les victimes de Bogoro sont confondues. Il y a des victimes éleveurs, des victimes agriculteurs, des victimes qui étaient des commerçants. Tous ceux-là n’ont pas le même niveau d’économie. Il y a beaucoup de victimes. Comment on va repartir le 1 million de dollars ? Nous voyons qu’on a minimisé ce fond. On parlait des réparations individuelles et des réparations collectives. Quel type de réparation va-t-on faire avec 1 million de dollars ?</em>

<strong>Vous voudriez que les réparations soient individuelles ou collectives ?</strong>

<em>Beaucoup de victimes ont choisi les réparations individuelles. Maintenant avec la proposition de 1 million je ne sais pas si chacun aura combien. Mais pour la réparation collective, c’est symbolique. Ça peut être un matériel construit à montrer à tout le monde et aux enfants dans le futur.</em>

<strong>Quel peut être ce matériel dont vous parlez ?</strong>

<em>On peut parler de l’école, de l’université bref de quelque chose dont toute la communauté peut bénéficier.</em>

<strong>Où se trouvent précisément les victimes ?</strong>

<em>Les victimes de Bogoro sont éparpillées. Il y en a qui se trouvent encore à Chaka en Ouganda, il y a des victimes qui sont à la recherche des moyens et se trouvent à Kasenyi, à Bunia, à Shari… </em>

<strong>A quoi ressemble Bogoro aujourd'hui ?</strong>

<em>Aujourd'hui il y a une accalmie à Bogoro. Les gens continuent à retourner et les gens continuent aussi à investir. Mais par rapport à l’insécurité aux environs de Bogoro dans les groupements Bamiyango et Sidabo comme les miliciens continuent à commettre des crimes, ça fait peur à la population.</em>

<strong>Aujourd'hui, quelles sont les milices actives à Bogoro ?</strong>

<em>C’est toujours les miliciens de FRPI, c’est les aînés de Germain Katanga parce qu’il avait quitté la brousse en y laissant les troupes.</em>

Interview réalisée par <a href="http://twitter.com/PatrickMAMS7 vou">Patrick Maki</a>