Le taux national de desserte en électricité est passé de 9% à 21,5% en cinq ans soit un taux de croissance de près de 200%. Ces chiffres ont été révélés mercredi 26 novembre 2025 par le ministre des ressources hydrauliques et électricité Aimé Molendo Sakombi à l'occasion de sa participation à l'édition Makutano 2025 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Pour Aimé Molendo Sakombi, membre du gouvernement Suminwa, il s'agit d'un bond significatif mais la réalité reste dure : moins d’un congolais sur cinq a accès à l’électricité en zone urbaine. Selon lui, le travail doit continuer face au défi qui reste à ce jour colossal.
"L'Énergie est l'un des piliers du pays, les cinq dernières années lors du dernier forum de l'énergie organisé à Matadi le taux de desserte était à 9% , aujourd'hui avant que nous signons le compact énergétique qui va nous demander que nous triplons ce chiffre, nous sommes à 21,5% donc sous le haut magistère du Chef de l'État Felix-Antoine Tshisekedi, il n'y a jamais eu un accroissement pareil en si peu d'années presque 200% augmenter notre desserte. Évidemment le potentiel, chaque fois rappeler ici de 100.000 mégawatts malgré tous les efforts depuis 5 ou 6 ans fait que moins d'un congolais sur cinq a accès à l'électricité dans les zones urbaines et le taux est encore plus bas dans les zones rurales. 80% de notre territoire est donc d'ordre rural, le DG d'Anser est là, je suis totalement d'accord avec Alain Foka, tous les acteurs sont là et ce sont eux qui gèrent au quotidien tous ces projets selon la volonté et la vision du gouvernement", a déclaré le ministre Aimé Molendo Sakombi.
Selon Aimé Molendo Sakombi, la RDC compte 78 000 villages à électrifier. À travers l’ANSER, le gouvernement finance 100 nouvelles centrales solaires/hybrides à travers le pays. Ici, 26 centrales seront opérationnelles dès le 25 décembre, 1 million de Congolais accéderont au confort moderne.
"Nous avons commencé à répondre à cette grande demande, je rappelle ici que nous avons 78.000 villages à électrifier et sur fonds propres le gouvernement a commencé à construire des ouvrages dans toutes les provinces de la RDC, nous avons l'avantage de vous dire qu'il y a déjà 26 ouvrages qui sont prêts à être mis sous service avant les fêtes de fin d'année, disséminés dans une dizaine de provinces et qui va capter, impacter à peu près 1 million de personnes, des congolais disséminés dans le pays et qui auront accès à l'électricité grâce aux ouvrages construits sur fonds publics, par l'État et ce avant les fêtes de fin d'année", a rassuré le ministre de tutelle.
Sur instruction du Chef de l’État Félix Tshisekedi, une étude de faisabilité sera lancée avec le ministère des Finances pour produire localement des panneaux solaires et des batteries. Objectif : réduire les coûts, créer des économies d’échelle et accélérer l’accès à l’électricité.
"Dimanche dernier, mon collègue des finances et moi-même nous avons reçu respectivement un coup de fil du Chef de l'État : voilà messieurs les ministres, rencontrez vous tout de suite, il faut absolument trouver les idées pour créer une usine sur place au Congo pour fabriquer des panneaux solaires, ça va nous aider à mieux capter, optimiser et passer selon une économie d'échelle faite rapidement pour le prix d'une centrale on pourra en construire cinq. Nous nous sommes réunis un dimanche, nous avons rédigé les termes de référence, l'ordre a été donné au collègue pour financer l'étude qui permettra donc à ce qu'on puisse installer en RDC une usine pour fabriquer les panneaux solaires, les batteries, compteurs et tout ça donc c'est pour vous dire que le gouvernement travaille pour répondre à la grande demande", a fait savoir Aimé Molendo Sakombi.
En zones urbaines, la SNEL a lancé un vaste programme d’éradication des poches noires et d’assainissement du réseau électrique. Bonne nouvelle pour Kinshasa : la commune de Kisenso sera raccordée au réseau national pour la première fois, avant les fêtes de fin d’année.
"Au niveau de la SNEL, comme vous le savez, j'ai lancé dernièrement avec le directeur général de la SNEL un vaste programme d'assainissement du réseau électrique au niveau de la ville province de Kinshasa, il s'agit d'abord d'éradiquer les poches noirs, à ce sujet, il y a toute une commune celle de Kkisenso qui n'avait jamais été raccordée et sur place nous avons acheminé des cables et au moment où je vous parle, la SNEL est entrain de travailler pour que à peu près 20.000 ménages aient de l'électricité et là toujours avant là fin de l'année. Ce vaste programme, va impacter dans les six à sept mois 400.000 ménages donc à peu près de 4 millions de personnes ici à Kinshasa qui auront de l'électricité pour la plupart qu'ils n'ont jamais vu, si ce programme marche, je crois qu'il va marcher, nous allons le dupliquer dans toutes les autres provinces", a fait savoir Aimé Molendo Sakombi.
Ce membre du gouvernement Suminwa a reconnu la nécessité pour le gouvernement de réformer la SNEL. S’agissant du secteur minier qui représente 65 % du budget national mais ne tourne qu’à 20 % de sa capacité faute d’énergie, le gouvernement décide d'autoriser les sociétés minières à importer de l’énergie, les accompagner pour structurer leurs propres projets énergétiques, afin de soutenir l’augmentation de leur production.
"L'idée du ministère, du gouvernement ça va passer, l'idée du gouvernement c'est surtout au niveau de la distribution ou il y a beaucoup de pertes, on verra lors du débat comment on va pouvoir avancer là dessus. Il y a les industries notamment l'industrie minière ou il y a 2000 mégawatts de gap là aussi quand on prend les projets en cours, il y a à peu près 800,900 mégawatts qu'on pourra capter par des projets qui avancent et en même temps il y a d'autres partenaires miniers qui ont aussi des nouveaux programmes donc on risque de remonter à l'horizon 2030 avec le même gap de 2000 mégawatts à fournir à l'industrie minière, c'est pour ça que nous avons opté d'abord d'une manière temporaire pour l'importation, je rappelle ici que les miniers interviennent pour 65% dans le budget national de l'État donc plus et mieux, ils travaillent et produisent plus l'État augmentent ses ressources, ses recettes, augmente son PIB", a souligné Aimé Molendo Sakombi.
Et d'ajouter :
"Le problème est pris en charge, nous allons même commander très bientôt avec mon collègue des Mines une étude pour voir comment résorber durablement le déficit donc je reviens sur l'importation que les lignes de transport, c'est aussi une instruction du chef de l'État devront être construit du moins en Consortium avec des sociétés de droit congolais, là aussi il y a les droits de passage qui pourront alimenter la caisse de l'État pour la construction des centrales dans les zones rurales".
Le Réseau Makutano connecte les leaders de l’écosystème économique de la République Démocratique du Congo et de ses voisins par des mises en relation à forte valeur ajoutée et des rencontres aux formats variés :déjeuners-débats, conférences, ateliers sectoriels, dîners exclusifs autour d'experts et voyages d’affaires. Il offre également des contenus exclusifs pour nourrir l’intelligence économique collective : webinaires, podcasts, livres blancs et Masterclass. Le réseau d'affaires compte plus de 600 membres actifs issus des secteurs public, privé et de la société civile.
Clément MUAMBA