La situation sécuritaire dans le territoire de Walikale, dans la province du Nord-Kivu, est demeurée tendue tout au long du mois d’octobre 2025, marquée par des affrontements armés intermittents dans les Zones de Santé de Kibua et de Pinga. C’est ce que révèle le rapport mensuel d’octobre du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Ce document indique que ces violences ont entraîné des déplacements massifs, dont 2 863 ménages qui ont fui vers Katobi, Kalonge et Matenge à la suite des combats survenus à Ihula, dans le groupement Kisimba (Walikale).
"Par ailleurs, des évaluations menées par MEDAIR en octobre dans la Zone de Santé d’Itebero ont révélé la présence de près de 20 000 personnes déplacées, arrivées entre février et octobre 2025, après avoir fui les affrontements dans les territoires de Kalehe (Sud-Kivu) et de Masisi (Nord-Kivu). Ces populations présentent des besoins urgents, notamment en matière de santé et de sécurité alimentaire. Les contraintes logistiques, notamment le manque d’infrastructures routières et de capacités de transport, compliquent davantage la préposition des stocks et la livraison rapide de l’assistance", note le rapport publié mardi 18 novembre.
Depuis le début de l’année, l’escalade du conflit et l’intensification des attaques de la rébellion AFC/M23, appuyée par le Rwanda au Nord et au Sud-Kivu, ont déplacé des centaines de milliers de personnes, aggravant une crise humanitaire déjà critique. Les violences ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, tandis que les routes coupées et l’insécurité compliquent encore davantage l’accès humanitaire.
Malgré ces conditions difficiles, les acteurs humanitaires poursuivent leurs opérations vitales en négociant l’accès aux zones affectées et en fournissant des soins médicaux d’urgence, une aide alimentaire ainsi que d’autres formes d’assistance essentielle. Selon l’ONU, il est impératif de garantir un accès humanitaire rapide, sans entrave et sécurisé aux populations dans le besoin, et de lever tous les obstacles qui persistent.
En dépit des avancées annoncées dans le cadre des initiatives de médiation notamment le processus de Washington piloté par les États-Unis pour le dossier RDC–Rwanda, ainsi que l’implication du Qatar dans la crise opposant la RDC à la rébellion AFC/M23 la situation sur le terrain peine à s’améliorer. Face à ce constat, de nombreuses voix appellent les parties prenantes à respecter les engagements contenus dans les différents accords et déclarations signés, afin de faire taire les armes et d’offrir enfin une chance à la paix après près de trois décennies de conflit.
Clément MUAMBA