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À deux semaines de la 30ᵉ Conférence des Parties (CoP 30) prévue du 10 au 21 novembre prochain à Belém, au Brésil, les acteurs du bassin du Congo affûtent déjà leurs positions. Ce jeudi 30 octobre, la Ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat, Marie Nyange Ndambo, a ouvert à Kinshasa la 2ᵉ Conférence des organisations de la société civile des pays du bassin du Congo, organisée par Greenpeace Afrique.
Placée sous le thème « Du dialogue à l’action : un front uni pour le climat, les forêts et la gouvernance dans le bassin du Congo », cette rencontre réunit des délégués venus du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et de la République démocratique du Congo. Ensemble, ils entendent adopter une position commune en faveur de la conservation des forêts et de la défense des droits des communautés locales et peuples autochtones, dont les territoires constituent un espace vital pour la planète.
Dans son discours d’ouverture, la ministre Marie Nyange Ndambo a souligné l’importance historique de cette mobilisation :
« Cette rencontre est bien plus qu’un événement, elle est le reflet d’une mobilisation collective, d’une conscience partagée et d’une volonté ferme de bâtir un avenir juste, durable, souverain pour nos peuples et nos forêts. »
Elle a rappelé le rôle central des forêts congolaises et régionales dans la lutte contre le changement climatique :
« Les forêts de la RDC et celles des autres pays du bassin du Congo sont le berceau d’une biodiversité exceptionnelle, des savoirs ancestraux détenus par les peuples autochtones et les communautés locales qui ont des droits et des terres à protéger. »
Et d’insister :
« Nous devons passer du dialogue à l’action, il est plus que temps d’aller vers les actions concrètes. »
Selon la ministre, la Déclaration de Kinshasa, qui sera adoptée au terme de ces travaux, incarnera la voix des peuples autochtones, des communautés locales, des femmes et des jeunes :
« La Déclaration de Kinshasa qui sera adoptée au terme de cette 2ᵉ conférence sera un cri devant incarner la voix des peuples autochtones, des communautés locales, des organisations de la société civile, des femmes et des jeunes qui sont souvent exclus des décisions qui les concernent. »
De son côté, le Coordonnateur pays de Greenpeace Afrique, Georges Milumbu, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les synergies entre les États du bassin du Congo afin d’adopter un agenda commun pour la CoP 30 :
« Tous les pays du bassin du Congo ont un problème de cadre légal pour la protection de nos terres, des communautés locales et surtout lorsqu’il s'agit de l’exploitation colonialiste où il faut demander aux grands pollueurs à payer plus. »
Pour Saint Jérôme Sitamon, président l'ONG Maison de l’Enfant et de la Femme Pygmées (Bayaka) en Centrafrique, la lutte contre le changement climatique doit être une affaire de tous. La voix de la société civile doit été entendue.
« Il faut faire en sorte que la voix de la société civile puisse influencer les politiques que les gouvernants de nos pays mettent en œuvre pour protéger les forêts afin de limiter l’impact du changement climatique. »
Les recommandations issues de cette conférence serviront de feuille de route pour une participation concertée à la CoP 30. Parmi elles, une priorité est donnée au mécanisme de financement des forêts, comme l’a précisé Georges Milumbu :
« Parmi les recommandations figurent celle axée sur le mécanisme de financement des forêts, le peuple africain étant marginalisé alors qu’on lui demande de protéger plus. Raison pour laquelle Greenpeace entend constituer un catalyseur pour les pays du bassin du Congo à la CoP 30. »
Alors que le bassin du Congo abrite le deuxième massif forestier du monde après l’Amazonie, cette concertation régionale vise à faire de la prochaine CoP 30 de Belém un moment historique pour l’Afrique centrale. La Déclaration de Kinshasa 2025, issue de ces assises, portera ainsi la voix commune du bassin du Congo à la grand-messe mondiale du climat.
