L’entourage de Joseph Kabila et le Front Commun pour le Congo (FCC) ont rejeté mardi la condamnation à mort prononcée contre l’ancien président par la Haute cour militaire, dénonçant une décision « sans preuves » et une procédure « illégale ».
« Plus de trois heures pour ne présenter que des ragots des réseaux sociaux et de la rue de Kinshasa. Aucune preuve liant sans aucun doute Joseph Kabila Kabange à la coalition AFC-M23 », a déclaré Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique de l’ancien chef de l’État.
« Seul grief, avoir séjourné à Goma et à Bukavu où vivent des dizaines de millions de nos compatriotes qui vivent dans la chair, les affres de la guerre », a-t-il poursuivi.
« Au lieu de s’acharner contre Joseph Kabila Kabange, la République devrait l’acclamer pour avoir récupéré notre Congo qui en 2001, à son avènement au pouvoir, était déjà découpé en plusieurs morceaux. Non seulement a-t-il réunifié le pays, il a reconstruit l’architecture étatique pour organiser trois cycles électoraux qui ont culminé par une alternance sans effusion de sang », a-t-il insisté.
« On condamne Joseph Kabila Kabange à mort pour soi-disant être le chef de l’AFC-M23. Pendant ce temps, on négocie avec la même AFC-M23 à Doha. Le monde nous regarde. Le futur dépend seulement de nous », a encore affirmé Kikaya Bin Karubi.
Dans un communiqué distinct, le FCC a parlé d’une « tragi-comédie » et d’une « chronique d’un meurtre annoncé ». « Depuis près de quatre ans, le FCC n’a cessé de dénoncer – sans être démenti par les faits – la restauration de la dictature et l’instrumentalisation croissante, tant de la justice que de la puissance publique à des fins politiques », écrit le regroupement politique.
Pour le FCC, « la condamnation qui, au terme d’une procédure illégale de bout en bout, vient d’être prononcée contre son Autorité morale ce jour, n’est pas seulement celle d’un homme, ancien Président de la République soit-il. C’est aussi et surtout celle de l’État de droit et de toutes les conquêtes démocratiques obtenues de haute lutte par notre peuple depuis bientôt deux décennies ».
« C’est en cela qu’elle est inacceptable. C’est pour cela qu’elle doit et sera combattue. Sans répit. Avec détermination. Jusqu’à ce que la tyrannie soit vaincue. Et elle le sera ! », conclut le texte, signé par Raymond Tshibanda N’Tungamulongo au nom du FCC.
Joseph Kabila, président de 2001 à 2019, a été reconnu coupable de « trahison » et de « participation à un mouvement insurrectionnel » par la Haute cour militaire, qui l’a qualifié de chef de la coalition AFC-M23.