Le désormais ancien président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe a déploré l'ambiance morose qui régnait autour de l'institution depuis l'ouverture de la session ordinaire de septembre 2025. Dans sa lettre de démission lue ce lundi 22 septembre devant ses collègues à l'occasion de l'examen du rapport de la commission spéciale chargée d'examiner les pétitions contre quelques membres du bureau, Vital Kamerhe justifie sa démission dans le souci de permettre à l'Assemblée nationale de passer aux questions essentielles liées à la vie nationale.
" Cela fait maintenant quelques semaines que notre auguste chambre est propulsée au cœur de l’actualité politique de notre pays. Contre ma volonté, l’attention s’est focalisée sur ma modeste personne. Dans l’exercice de leur liberté d’expression, certains, ici ou à l’extérieur, ont multiplié à mon endroit critiques acerbes et attaques violentes, largement médiatisées. Mais d’autres, nombreux, m’ont témoigné sympathie et soutien sincère.Fort malheureusement, ce débat sur la déchéance éventuelle de quelques membres du bureau de l’Assemblée nationale a fini par occulter les véritables défis prioritaires auxquels notre pays est confronté. Ce sont pourtant ces défis qui cristallisent les attentes du peuple que nous représentons, et qui donnent à notre action toute sa substance patriotique : l’unité et la cohésion nationale, la défense de la souveraineté et l’intégrité territoriale, le progrès économique et social. Voilà ce qui devrait capter toute notre énergie ", a fait savoir Vital Kamerhe, député national et président de l'UNC
Et de poursuivre :
" Je me réjouis que la plénière d’aujourd’hui mette un terme à cette parenthèse, afin que, dès demain, nous retrouvions le chemin de l’essentiel : conjuguer nos efforts pour répondre aux aspirations du peuple qui nous a mandatés. L’essentiel, c’est aussi de ne pas oublier qu’en ce moment, nos sœurs et nos frères du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri vivent dans l’angoisse et paient le plus lourd tribut d’une guerre injuste qui nous est imposée. L’essentiel, c’est encore de garder à l’esprit qu’il nous reste de nombreuses batailles à mener et de nombreux défis à relever, au premier rang desquels le chômage et la pauvreté. L’essentiel, enfin, c’est d’être capables de sacrifier une part de nos intérêts présents, au nom de la construction radieuse d’un avenir collectif ".
Les pétitionnaires reprochaient à Kamerhe son manque d'alignement sur les priorités du pouvoir, notamment la gestion opaque des fonds parlementaires. Malgré ses tentatives d'apaisement, Kamerhe n'a pas réussi à rallier suffisamment de soutiens. Certains observateurs y voient un règlement de comptes interne à l'Union sacrée, visant à consolider le contrôle de l'UDPS sur l'institution.
La démission de Kamerhe ouvre la voie à une élection rapide aux postes vacants à savoir la présidence de l'Assemblée nationale et le poste de rapporteur de l'Assemblée nationale.
Clément Muamba