Formation de plus de 7 000 nouveaux combattants par l’AFC/M23: inacceptable pour Kinshasa, un rapport sera fait à Washington et à Doha

Des combattants formés par l'AFC/M23 à Rumangabo
Des combattants formés par l'AFC/M23 à Rumangabo

Après l’exhibition par la rébellion de l'AFC/M23 de la fin de formation militaire de plus de 7 000 hommes à Rumangabo, dans le Rutshuru (Nord-Kivu), Kinshasa va porter l’affaire auprès des médiations américaine et Qatari qui mènent les processus de pays. Pour le gouvernement, il est « inacceptable » que l’AFC/M23, partie prenante aux processus de paix, de s’engager dans de telles manœuvres.

« Il ne faut pas vous fier à toute cette campagne que vous voyez, nous tous nous savons que c'est la brigade avancée de l'armée rwandaise et dans ce que j'ai vu il y a sûrement des enfants, des prisonniers et tout ce qui ne devrait normalement pas figurer sur ce montage grossier. Tout ce que nous nous savons c’est que nous sommes engagés dans un processus de médiation et nous avons par exemple déjà eu plusieurs réunions dans le cadre de mécanisme de supervision avec notamment américains, qataris, togolais et tous les actes qui violent l'esprit que ce soit de la déclaration des principes de Doha ou de l'Accord de Washington sont rapportés », a réagi Patrick Muyaya, Porte-parole du gouvernement mercredi 17 septembre.

Selon M. Muyaya, la plupart des personnes recrutées ont été forcées, notamment les militaires et policiers capturés à Goma et Bukavu. Ces membres des Forces armées et de la police figurent parmi les prisonniers à échanger dans le cadre du mécanisme mis en place par le processus de Doha, selon des sources proches du dossier.

« Un congolais qui aime sa patrie ne peut s'allier avec ceux qui n'ont pour seul dessein que de tuer, intimider. Nous parlons quotidiennement à nos compatriotes qui sont dans les parties sous occupation, c'est l'horreur qui est vécue quotidiennement », a souligné Muyaya.

Les délégués du gouvernement de la République Démocratique du Congo et ceux de la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda poursuivent des discussions à Doha sous l'égide de l'État du Qatar. Malgré la non mise en œuvre des mesures de confiance de part et d’autre comme prévu dans la déclaration de principes, les deux parties se sont une nouvelle fois accordées sur la mise en place d'un mécanisme d'échange des prisonniers.

Sur le terrain, les tensions montent entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui s’accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu alors que le processus de paix de Doha marque le pas. Kinshasa et l’AFC/M23 s’étaient engagés à libérer réciproquement leurs détenus avant d’entamer une nouvelle phase de négociations.

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Clément MUAMBA