Conseil des Droits de l'homme de l'ONU : Kinshasa entend faire prévaloir le respect du droit international en plaidant pour des sanctions contre l’AFC/M23 et les officiers de l’armée rwandaise impliqués dans des crimes dans l’est de la RDC

Les rebelles du M23 à Goma
Les rebelles du M23 à Goma

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo prend part à la 60eme session ordinaire du Conseil des Droits de l'homme des Nations-Unies ouverte ce lundi 8 septembre 2025 à Genève en Suisse. Durant près de cinq semaines de session soit du 8 septembre au 3 octobre 2025, le Conseil va examiner plus de soixante rapports présentés par le Secrétariat des Nations Unies et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, des experts des droits de l'homme et d’autres organes d’enquête concernant de nombreux thèmes et intéressant la situation des droits de l'homme dans plus de quarante pays.

Selon le programme consulté par ACTUALITE.CD, le rapport de la Mission d'établissement des faits (FFM) du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur la situation au Nord et au Sud-Kivu sera également à l'ordre du jour. Guillaume Ngefa Atondoko, Ministre d'État, ministre de la justice et Garde des Sceaux à la tête de la délégation gouvernementale entend défendre les intérêts de la RDC et plaider pour des sanctions internationales contre les membres de l'AFC/M23 et de l'armée rwandaise impliqués dans la déstabilisation de l'Est de la RDC.

« Le Ministère de la Justice réaffirme l’engagement de la RDC envers la responsabilité et la justice, précisant que des procès sont déjà en cours devant la Haute Cour Militaire contre les officiers ayant abandonné leurs positions ou commis des actes répréhensibles. Par ailleurs, il appelle les Nations Unies à prendre toutes les mesures nécessaires contre les membres de l’AFC/M23 et les officiers de l’armée rwandaise impliqués dans des crimes dans l’est de la République démocratique du Congo, afin de garantir que justice soit rendue conformément au droit international », renseigne le cabinet du ministère de la justice.  

Ces assises interviennent après la publication par le Haut-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l'homme du rapport de la mission d'établissement des faits décidée à l'issue de la 37e session extraordinaire du Conseil des Droits de l'homme de l'ONU en février 2025. Ce rapport produit par la Mission d'établissement des faits (FFM) du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) sur la situation au Nord et au Sud-Kivu indique que depuis fin 2024, de graves violations des droits humains ont été commises par le M23, soutenu par les Forces de défense rwandaises (RDF), ainsi que par les Forces armées congolaises (FARDC) et les groupes armés affiliés.

Profitant de ces assises, la délégation congolaise composée de quatre membres du gouvernement à savoir le Ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux Guillaume Ngefa, les ministres des Droits humains Samuel Mbemba, de la Communication et Médias Patrick Muyaya, ainsi que la vice-ministre des Affaires étrangères, Noëlla Ayeganagato et d'autres personnalités prévoient d'organiser sur place plusieurs activités parallèles. C'est dans ce cadre que la mission permanente de la RDC à Genève en collaboration avec la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liés aux Conflits et des Victimes des Crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, FONAREV ont prévu du 8 au 10 septembre 2025 une activité culturelle intitulée :ART EXPO avec comme thème :l'Art pour la paix et la résilience " à l'esplanade du Palais des Nations. En date du 8 septembre toujours, une conférence sera organisée dans la salle XVII (Émirats arabes unis) autour du thème : "Trente ans de conflits armés en RDC : appel à la reconnaissance des génocides oubliés ou ignorés, à la vérité et à la justice".

À l'occasion de la commémoration de l’an 3 du Genocost, génocide congolais pour des gains économiques, initiée depuis maintenant 3 ans, le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi avait annoncé une campagne politique et diplomatique que va mener dans les prochains jours le gouvernement en vue d'obtenir la reconnaissance internationale du génocide congolais (Genocost).

Alors que Kinshasa a toujours considéré la demande de la communauté internationale d'ouvrir ses frontières lors du génocide Rwandais comme la cause principale de l'instabilité dans l'Est, Félix Tshisekedi a rappelé à la communauté internationale son devoir moral et politique de soutenir la démarche menée par son pays la République Démocratique du Congo de reconnaissance internationale du génocide congolais.

Clément MUAMBA