Processus de paix en cours dans l'Est de la RDC : "Nous devons tous ensemble redoubler nos efforts pour faire en sorte que des progrès soient concrets et réels" (JP Lacroix)

Jean-Pierre Lacroix
Jean-Pierre Lacroix

Le rétablissement de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo marqué actuellement par l'activisme de la rébellion de l'AFC/M23 et d'autres groupes armés locaux et étrangers demeure une des priorités pour le Gouvernement Suminwa. La question était au centre des échanges qu'elle a eus avec une délégation de l'ONU, conduite par son Secrétaire général adjoint chargé des Opérations de maintien de paix, Jean-Pierre Lacroix. Pour ce diplomate onusien, cette rencontre autour de la première ministre Judith Suminwa Tuluka et les membres de son gouvernement a permis d'évaluer les initiatives de paix en cours avec l'appui des différents partenaires de la RDC. 

"C'était une occasion très importante de faire le point sur l'état des processus de paix de Washington et de Doha, l'implication de l'Union africaine, les organisations régionales africaines, et, bien sûr, le rôle des Nations Unies, et notamment le rôle de la MONUSCO", a déclaré le diplomate onusien à l'issue de l'entretien avec la cheffe de l'exécutif central.

S'agissant de l'apport des Nations-Unies dans l'application de la Résolution 2773, très attendue par les Congolais, Jean-Pierre Lacroix rassure de l'implication de l'ONU pour rendre effective ladite résolution. Il a noté également l'absence des résultats escomptés sur terrain en dépit des initiatives diplomatiques en cours au niveau international.

"Nous constatons aujourd'hui, c'est que sur le terrain, la violence ne diminue pas. Elle a tendance à s'intensifier. Ça veut dire que nous devons tous ensemble redoubler nos efforts pour faire en sorte que des progrès concrets, réels, amenant la fin de la violence, un cessez-le-feu et la mise en œuvre de tous les engagements pris, la mise en œuvre de la résolution 2773, se concrétise enfin parce que les populations souffrent", s'est exclamé l'hôte de la Première Ministre. 

Le Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix a aussi saisi cette opportunité pour revenir sur l'aide apportée par la MONUSCO dans la protection de la population civile dans la partie Est de la RDC, qui est en proie à la crise humanitaire et sécuritaire.

"La Monusco continue de travailler activement à la protection des civils, fait de son mieux. Il y a des centaines de milliers de civils congolais qui sont protégés tous les jours en coopération avec nos collègues humanitaires, qui ont vu malheureusement leurs ressources diminuer, mais il faut que nous soyons en mesure de faire davantage. Je crois que le moment est venu pour une mobilisation de tous les acteurs. C'est la raison pour laquelle nous sommes convenus de renforcer notre coopération avec les autorités congolaises, avec le Gouvernement congolais, pour pousser à une application réelle sur le terrain des engagements pris de la résolution 2773, et encore une fois des engagements pris à Washington et Doha. Vous pouvez compter sur les Nations Unies, vous pouvez compter sur la Monusco", a-t-il déclaré.

Le secrétaire général adjoint des Nations-Unies, chargé des opérations de paix, a entamé une nouvelle visite officielle en RDC du 3 au 7 septembre 2025. D'après un communiqué de la Mission des Nations-Unies en RDC, cette mission du numéro 2 de l'ONU s’inscrit dans le prolongement de sa précédente visite en février-mars 2025 et vise à réaffirmer l’engagement constant des Nations Unies en faveur des processus de paix en cours, ainsi que de la protection des civils, dans la perspective d’une paix durable et d’une stabilité renforcée en RDC et dans la région des Grands Lacs. 

Au lendemain de l'occupation des villes de Goma et Bukavu par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda, des efforts diplomatiques majeurs sont en cours pour tenter de résoudre la crise sécuritaire entre Kinshasa et ce mouvement. L’Accord de Washington signé grâce aux États-Unis d'Amérique et le processus de Doha piloté par l'État du Qatar sont les deux volets complémentaires d’une initiative diplomatique majeure visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme l'AFC/M23.

Appelé à prendre des décisions pour la convocation du dialogue national au lendemain de la publication de la feuille de route par les confessions religieuses, le Chef de l'État Félix Tshisekedi rappelle qu'aucune initiative de dialogue ne peut se faire en dehors de son initiative. Intervenant lors du deuxième congrès de l'Union sacrée pour la nation (USN), Félix Tshisekedi a réaffirmé son attachement à un dialogue national rejetant toute forme de médiation orchestrée à partir de l'extérieur du pays. Il a réaffirmé son soutien à l'accord de Washington et au processus de Doha, deux initiatives diplomatiques d’après lui, qui vont aider la RDC à se débarrasser des influences extérieures visant à déstabiliser les institutions et le pays surtout au plan sécuritaire.

Clément MUAMBA