La Première ministre Judith Suminwa Tuluka a rappelé aux membres du gouvernement l'urgence et la nécessité de la relance et de la redynamisation du secteur des assurances afin de le rendre plus compétitif et le hisser au niveau des standards internationaux.
Dans sa communication lors de la 56e réunion du conseil des ministres, Judith Suminwa souligne que cette démarche est conforme au pilier 1 du programme d'actions du gouvernement notamment sur la nécessité de poursuivre la réforme des assurances et de ré-assurances tout en reconnaissant les efforts déjà entrepris pour réformer le secteur.
"La première ministre, cheffe du gouvernement a souligné que le gouvernement s'est engagé à faire de ce secteur un pilier stratégique de notre développement économique, un outil indispensable dans la mobilisation des ressources financières devant renforcer l'investissement productif et la stabilité économique au service des différents secteurs en manque des capitaux frais", rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 29 août 2025 à la Cité de l'Union Africaine sous la direction du Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi.
À en croire la Cheffe de l'exécutif central, l'ambition n'est pas uniquement économique mais aussi hautement sociale, sécuritaire et patriotique en ce que la redynamisation du secteur des assurances permettra aux citoyens et autres entreprises de bénéficier de la couverture la plus large en vue de faire face aux aléas de la vie.
"Dans ces conditions, sous la supervision de la Primature, une Commission composée des experts, des ministères ayant l'intérieur, le plan, finances dans leurs attributions ainsi que des structures impliquées dans la problématique sera mise en place en vue de faire un État des lieux et faire des propositions concrètes pour dégager des pistes permettant la redynamisation de ce secteur", a recommandé la première ministre Judith Suminwa Tuluka dans le compte rendu de la réunion.
Avant cette interpellation de la première ministre Judith Suminwa Tuluka et plus précisément au mois d'avril de l'année en cours, le gouvernement Congolais avait adopté dix ans après la libéralisation du secteur, le projet de loi portant modification de la Loi n°15/005 du 17 mars 2015 portant Code des Assurances.
Ce texte présenté par le ministre des Finances lors de la 39e réunion du conseil des ministres, apporte certaines modifications sur des erreurs matérielles et techniques et introduit des innovations dans la Loi actuelle pour permettre à ce secteur clé de l'économie nationale de remplir pleinement son rôle. Doudou Fwamba, ministre des finances, avait estimé que ledit projet s’aligne aux normes internationales du secteur.
Rappelons-le, c'est la loi n°15/005 du 17 mars 2015 portant Code des Assurances qui a libéralisé le secteur des assurances en République Démocratique du Congo.
Selon son extrait de motif, la Loi portant Code des Assurances est l’un des plus importants dispositifs parmi les réformes initiées en vue de moderniser et de libéraliser certaines activités des secteurs économique et financier du pays.
L’assurance constitue une des activités essentielles au développement économique et social des pays modernes. Elle contribue, d’une part, à la sécurité des familles et à la pérennité des entreprises en compensant les conséquences des accidents qui menacent leur patrimoine ou la sécurité de leurs revenus ; et d’autre part, elle suscite une épargne collective qui, étant investi au service de l’économie nationale, contribue fortement au développement de cette dernière.
Selon les chiffres communiqués en marge de la célébration du dixième anniversaire de la libéralisation du secteur en avril dernier,le marché des assurances en République Démocratique du Congo compte 48 opérateurs d'assurances dont 10 sociétés d'assurance, 36 courtiers et 2 réassureurs panafricains. En 5 ans, la RDC a connu une évolution des chiffres du marché, passant de 70 millions avant mars 2019 à 319 millions fin décembre 2023.
Alain Kanyinda Ngalula, directeurs généraux régionaux général de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA) avait rappelé ces chiffres lors de la célébration des 10 ans de ce gendarme des assurances en RDC.
En libéralisant le marché des assuMUAMBAi mettant ainsi fin au monopole accordé à la Société Nationale d’Assurances, l’Etat tient à assumer ses responsabilités en ce qui concerne la régulation et le contrôle du marché ainsi que la discipline des opérateurs dans l’intérêt des assurés grâce à la sécurité financière offerte par les entreprises d’assurances. C’est pourquoi, la présente loi avait prévu la création d’une Autorité de régulation et de contrôle des assurances.
Clément MUAMBA