Lubero: les activités socio-économiques paralysées suite aux affrontements entre la coalition FARDC-UPDF et les miliciens Maï-Maï à Vuyinga

Lubero sur la carte du Nord-Kivu
Lubero sur la carte du Nord-Kivu

Les activités socio-économiques ont été perturbées ce jeudi 26 juin matin sur le tronçon Vuyinga-Mabambi et dans les localités environnantes de la chefferie des Baswagha (territoire de Lubero), au Nord-Kivu suite aux affrontements entre la coalition FARDC-UPDF et des combattants Maï-Maï retranchés sur la colline de Muhola.

«Vers 5h du matin ce jeudi, nous avons entendu plusieurs tirs ici, à la limite de Kalundu, sur la rivière Mususa. C’est là où les tirs ont commencé, jusque dans les montagnes de Muhola. Maintenant, nous sommes à Vuyinga, les élèves et les écoliers sont retournés à la maison, et plusieurs boutiques et magasins n’ont pas ouvert leurs portes. Depuis tôt le matin, nous entendons des coups de feu, y compris des armes lourdes. Cela a semé une panique généralisée », rapporte Muhindo Kitsongo Pele, chef de la localité de Vuyinga, joint par ACTUALITÉ.CD.

Selon ce responsable de base, aucune activité scolaire n’a eu lieu, et le marché hebdomadaire de Mabambi  qui approvisionne habituellement Butembo en produits vivriers a été complètement déserté.

Les combats se concentreraient autour du groupement de Muhola, où les éléments Maï-Maï opposent une résistance à la coalition FARDC-UPDF. Aucun bilan des affrontements n’a été communiqué. Certains habitants ont fui temporairement leurs domiciles.

Ces affrontements interviennent dans un contexte de renforcement de la coopération militaire entre la RDC et l’Ouganda. Le chef d’état-major de l’UPDF, le général Muhoozi Kainerugaba fils du président Yoweri Museveni a récemment averti après son séjour à Kinshasa, que tous les groupes armés locaux, en particulier les wazalendo, seraient ciblés s’ils refusaient de déposer les armes.

« Les wazalendo sont assurément une force négative. Les forces conjointes de l’UPDF et des FARDC les attaqueront partout où nous les trouverons », a-t-il déclaré dimanche dernier, peu après une rencontre avec le président congolais Félix Tshisekedi.

Officiellement, l’opération conjointe « Shujaa » des deux armées, lancée en novembre 2021, vise les ADF-MTM, affiliés à l’État islamique. Toutefois, les récentes déclarations de Kampala laissent entrevoir une extension des cibles aux milices locales comme les Maï-Maï et les wazalendo, considérées jusque-là comme des alliées ponctuelles des FARDC face au M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports onusiens.

Josué Mutanava, à Goma