Assemblée nationale : adoption de huit projets de loi de ratification des accords de crédit

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Doudou Fwamba, ministre des Finances

Le mardi 10 juin 2025, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, s’est présenté devant l’Assemblée nationale pour faire valider huit projets de loi autorisant la ratification d’accords de financement conclus entre le Gouvernement congolais et plusieurs de ses partenaires techniques et financiers. Ces projets de loi, adoptés par l’Assemblée plénière, portent sur un montant cumulé de plus de deux milliards trois cent vingt millions de dollars américains. Ils s’inscrivent dans la vision du Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de transformer les partenariats internationaux en réponses concrètes aux attentes des populations congolaises.

Ces accords ne sont pas de simples instruments financiers : ils traduisent une ambition de modernisation, de transparence et de résilience économique, au bénéfice direct des citoyens et du développement du pays. À travers ces initiatives, le Gouvernement entend renforcer les fondations de la gouvernance publique, élargir l’accès aux services de base, moderniser les infrastructures stratégiques, et stimuler la croissance économique dans les territoires.

Le premier projet adopté concerne un appui budgétaire de 600 millions USD pour accompagner un nouveau cycle de réformes structurelles. Il vise notamment la modernisation du Trésor, le contrôle de la masse salariale, la numérisation des procédures, la transparence via la déclaration électronique du patrimoine des agents publics, ainsi que l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques. Ce programme s’aligne avec la stratégie nationale de diversification économique et la réforme du secteur énergétique, en particulier le gaz de pétrole liquéfié (GPL) et la performance de la SNEL.

Le deuxième projet, intitulé AGREE, mobilise 30 millions USD du Fonds Vert pour le Climat et vise à renforcer l’accès à l’électricité et à l’eau potable. Il prévoit la décentralisation de l’électrification dans plusieurs villes, la construction d’usines de traitement d’eau à Kananga et Goma, ainsi que l’appui à des projets structurants comme Ruzizi III et le Programme Grand Inga. Le projet introduit également des instruments de soutien à l’investissement privé pour garantir l’accès aux ménages vulnérables.

Un troisième financement d’un montant de 250 millions USD est dédié au développement progressif du complexe hydroélectrique Inga 3. Le Ministre des Finances a souligné l’importance de ce projet structurant pour doter la RDC des capacités institutionnelles, techniques et sociales nécessaires à son déploiement, tout en assurant des retombées concrètes dans les zones concernées.

Le quatrième projet est consacré à la transformation numérique du pays. À travers le Projet d’Appui à la Transformation Numérique (PATN), le Gouvernement entend concrétiser la vision présidentielle d’un numérique inclusif et moteur de développement. Il s’agit notamment d’étendre la fibre optique sur plus de 10 000 km, d’interconnecter le pays avec les États de la région COMESA, de former 6 000 jeunes, et de favoriser l’inclusion numérique de 30 millions de Congolais. Un financement complémentaire de 100 millions d’euros a également été obtenu auprès de l’Agence française de développement (AFD) pour renforcer ce projet.

Toujours dans la logique de connectivité et de productivité, un sixième projet d’un montant global de 440,2 millions USD a été adopté pour améliorer les infrastructures de transport dans le cadre du Projet de Développement des Transports et de la Connectivité (PDTC). Ce projet permettra notamment la réhabilitation de la Route Nationale n°2 entre Mbanga et la rivière Lualaba, l’installation de fourreaux pour la fibre optique et l’électricité, ainsi que la construction de deux ponts majeurs. Il prévoit aussi un renforcement institutionnel pour la gestion durable du secteur.

Le septième projet, chiffré à 200 millions USD, vise à améliorer la résilience aux inondations urbaines à Kinshasa et Kalemie à travers le Projet PRIUR. Ce programme s’inscrit dans une démarche de prévention des catastrophes naturelles et de protection des populations urbaines face aux effets du changement climatique. Le Gouvernement entend, par cette initiative, investir dans la sécurité humaine et la stabilité sociale en zones vulnérables.

Le huitième et dernier projet concerne la ville de Boma, dans la province du Kongo Central. Grâce à un financement de 58 millions d’euros, le projet "Ville durable Boma" ambitionne de renforcer la résilience urbaine de cette cité face aux aléas climatiques, tout en améliorant la gouvernance urbaine, la qualité de vie des habitants, et en valorisant son patrimoine culturel. Le projet prévoit la lutte contre l’érosion, la réhabilitation des infrastructures sociales et l’accès à l’eau potable. Il cible particulièrement les besoins des femmes et des jeunes, en vue d’un développement plus inclusif.

Ces huit projets, par leur diversité et leur complémentarité répondent aux défis sociaux, économiques, environnementaux et technologiques du pays, tout en renforçant les capacités de l’État à investir dans l’avenir. Le Ministre des Finances a salué l’engagement des députés pour leur responsabilité dans l’examen et l’adoption en plénière de ces textes, qui témoignent d’un partenariat stratégique au service de l’intérêt général.