Des mots, des cris, des actes : cette semaine, les femmes congolaises ont été au centre des récits, portant à leur manière la mémoire, la douleur, ou les conflits de leur pays. Elles se sont imposées dans l’actualité : l’une par la force de sa voix et de son engagement artistique, l’autre en portant haut la voix d’une famille politique dans la tourmente.
Céline Banza : une voix pour l’Est de la RDC
Mardi 22 avril, dans une salle comble à Paris, l’artiste congolaise Céline Banza a ému le public avec une performance poignante lors du concert Solidarité Congo. C’est dans une atmosphère recueillie qu’elle a dévoilé ”Nous Vivrons”, un titre inédit en hommage aux victimes oubliées de l’Est de la République Démocratique du Congo.
Portée par une voix profonde et un accompagnement minimaliste, Céline Banza a livré un moment de grâce douloureuse, incarnant à la fois l’art et le témoignage. Avec des paroles fortes: “Nous les enfants, Nous les drames… Deviendrai-je une voix qu'on aura oubliée ?” donnant ainsi un visage humain à une tragédie de plusieurs décennies.
Militante engagée auprès de l’UNICEF et du FONAREV, elle devient plus qu’une artiste : une porte-voix pour les populations meurtries.
Marie Olive Lembe Kabila : la voix d’une indignation
Pendant ce temps, en RDC, Marie Olive Lembe Kabila, épouse de l’ancien président Joseph Kabila, a vivement dénoncé la présence de militaires sur la ferme familiale de Kundelungu, qu’elle considère comme une occupation illégale. Elle accuse les FARDC de pillages, d’intimidations, et d’avoir semé la peur parmi les ouvriers de la propriété.
Ce nouvel épisode de tensions entre la famille Kabila et le pouvoir en place intervient dans un climat politique déjà chargé. Olive Lembe Kabila, par sa dénonciation publique, rappelle que la sphère politique congolaise reste sous haute tension, et que les femmes y prennent désormais toute leur place, même au cœur des confrontations les plus sensibles.
Nancy Clémence Tshimueneka