Le Mouvement de Libération Nationale Freedom Togo (Freedom Togo-MLN) s’oppose fermement à la nomination de Faure Essozimna Gnassingbé comme médiateur dans la crise diplomatique et sécuritaire entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Dans une correspondance adressée ce 13 avril au président de la Commission de l’Union africaine, l’organisation basée en France dénonce une décision “consternante”, qui porterait atteinte aux principes fondateurs de l’UA.
La lettre, signée par Kofi Yamgnane, président de Freedom Togo-MLN, qualifie le président togolais de “symbole de répression et d’illégitimité” et considère que sa désignation à ce rôle stratégique est une trahison des aspirations des peuples africains.
« Comment l’Union africaine peut-elle confier une mission aussi sensible à un chef d’État dont le parcours politique est marqué par des coups d’État constitutionnels, la répression systématique de l’opposition, et le refus persistant d’appliquer les recommandations des institutions panafricaines ? », interroge la lettre ouverte.
Freedom Togo-MLN rappelle que depuis son accession au pouvoir en 2005 à la suite de la mort de son père, Faure Gnassingbé aurait instauré un régime autoritaire, étouffant toute expression démocratique au Togo, verrouillant les institutions, et réprimant l’opposition à travers des méthodes qualifiées de “terreur d’État”.
Pour Freedom Togo-MLN, la médiation dans un conflit aussi complexe que celui qui oppose Kinshasa à Kigali nécessite un leadership “éthique, crédible et porteur de paix”. Or, selon le mouvement, le président togolais incarne tout le contraire.
« Le peuple togolais, privé depuis plus de 60 ans de souveraineté réelle, ne peut que dénoncer cette nomination comme une insulte à sa souffrance et une négation des valeurs panafricaines », insiste le document.
L’organisation appelle l’Union africaine à revenir urgemment sur cette décision, au nom des principes de démocratie, de bonne gouvernance et du respect des droits humains. Elle exige également une réflexion institutionnelle sur la crédibilité de l’UA dans la gestion des crises régionales.
Freedom Togo-MLN a par ailleurs amplifié sa correspondance auprès de plusieurs entités régionales et internationales, dont la CEDEAO, la SADC, la CEEAC, la CEMAC, les Nations Unies, et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
Cette sortie intervient une semaine après que le président angolais João Lourenço, président en exercice de l’Union africaine, a officialisé la nomination de Faure Gnassingbé pour mener une médiation dans le but de désamorcer les tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, principalement liées à l’activisme du M23 dans l’est congolais.
Kuzamba Mbuangu