L’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) lance un cri d’alarme après une nouvelle attaque armée survenue à l’hôpital Kyeshero de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), une région sous contrôle de la rébellion AFC M23.
Dans un communiqué publié ce vendredi 11 avril, MSF dénonce l’irruption, lundi 07 avril dernier, d’une vingtaine d’hommes armés identifiés comme membres de la coalition M23/AFC dans l’enceinte de cet établissement médical. À la recherche de personnes déplacées qui s’y étaient réfugiées, les assaillants ont ouvert le feu à proximité des services de soins, semant la terreur parmi les patients et le personnel hospitalier.
Les équipes de MSF, qui soutiennent l’Unité Nutritionnelle de Traitement Intensif (UNTI) de l’hôpital, ont été témoins de ces violences.
« Face à une résurgence d'incidents violents touchant les services de santé dans le conflit en cours dans les provinces du Nord et du Sud Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), Médecins Sans Frontières (MSF) condamne une nouvelle fois avec la plus grande fermeté l’usage des armes dans et autour des structures de soins. Bien qu’ils ne soient pas entrés dans les services médicaux, plusieurs balles ont atteint les locaux, causant la mort d’une personne et blessant trois autres. Deux membres du personnel ont également été violemment agressés », déplore l’organisation dans son communiqué.
Margot Grelet, coordinatrice des urgences de MSF au Nord-Kivu, s’est dite consternée par cette nouvelle attaque perpétrée par des hommes armés.
« L’usage de la force et des armes dans l’enceinte de cet hôpital a transformé une structure médicale en une zone dangereuse. Ces événements sont inacceptables et ne doivent en aucun cas se répéter, ni à Goma ni ailleurs », a-t-il dit.
Depuis le début de l’année 2025, MSF rapporte avoir enregistré au moins quinze incidents violents touchant directement des structures de santé dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Le 20 février à Masisi Centre, un employé de MSF, Jerry Muhindo Kavali Jerry , a succombé à ses blessures après avoir été touché par balle. Le 19 mars à Walikale, des tirs croisés entre les FARDC et le M23/AFC ont endommagé la base de MSF.
Face à cette escalade des violences, MSF rappelle que les hôpitaux et structures de santé doivent rester des lieux protégés, conformément au droit international humanitaire. L’organisation appelle toutes les parties au conflit à respecter les établissements médicaux, leur personnel et les patients.
Malgré les conditions sécuritaires de plus en plus dégradées, MSF réaffirme son engagement à poursuivre son action médicale aux côtés des structures de santé locales, au cœur d’une crise humanitaire toujours plus préoccupante dans l’est de la RDC.
Josué Mutanava, à Goma