Journée internationale des droits de la femme : zoom sur les femmes rurales

Photo/ droits tiers
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Dans les différents marchés des territoires du Grand-Kasaï, les vendeuses de légumes s’imposent comme des figures familières garantes du réapprovisionnement des familles. 

Ces femmes offrent une diversité de produits et s’adaptent aux saisons, en offrant par exemple plus le choux et la fougère pendant la saison sèche,et les restes des légumes pendant la saison de pluie, faisant ainsi preuve d’une résilience remarquable.

Cependant,cette activité n’est pas sans difficulté. Dans le territoire de Ngandanjika dans la province de Lomami par exemple, elles parcourent des dizaines de Kilomètres pour se procurer leurs produits à revendre dans la cité.

Elles portent des bassines et des sacs en portant parfois leurs nourrissons.

Un exercice difficile, comme l’explique Mujinga Mua Tuseku, vendeuse de légumes depuis 8 ans.

« Tous les jours à 5h du matin, je vais soit à Mande, Kaseki ou encore Kanyaka, des villages situés entre 10 et 20 km de la cité de Ngandanjika pour acheter des amarantes, des feuilles de manioc, des patates que je revends. Les jours où les clients se font rares, nous baissons les prix des marchandises pour éviter qu’elles ne pourrissent. Quand ce genre de cas se présente, nous vendons à perte. »

Marcher en groupe pour aller acheter ces légumes, leur permet de développer une résilience collective,explique Mua Mbuyi Ngoya.

« Les jours où je vais acheter seule les légumes la route me paraît plus longue que quand nous y allons avec les autres. Quand nous sommes ensemble, nous parlons de notre activité, de nos familles et des divers problèmes de notre société», confie-t-elle.

Encrées dans leur vie quotidienne,ces femmes ne sont pas indifférente à l’actualité socio-politique du pays.Certaines n’hésitent pas à évoquer par exemple la guerre dans l’Est du pays et la politique du gouvernement :

« Je suis souvent les informations à la radio. Quand on apprends que les rebelles et les Rwandais occupent certains de nos territoires, ça fait très mal.Nous demandons au gouvernement d’y mettre fin. Je n’ai pas pu empêché mon fils de 18 ans qui a récemment décidé de rejoindre l’armée.Nous avons espoir que ça finira. » ajoute cette autre femme âgée d’une quarantaine.

Grace à leur activité, ces vendeuses de légumes arrivent à prendre soin tant bien que mal de leur famille.

Michel Cyala