RDC: les écoles contraintes de rouvrir dans les zones occupées par les rebelles de l’AFC/M23 avec seulement 50% de présence d’élèves, ce qui est un signe d'insécurité, selon le gouvernement

Ecole du Cinquantenaire à Goma
Ecole du Cinquantenaire à Goma

L'activisme de la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda est à la base de la fermeture d’écoles, affectant plus d’un million d’enfants dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Mardi 4 mars 2025, Raïssa Malu, ministre de l'Éducation nationale et nouvelle citoyenneté a précisé que la crise actuelle a entraîné la fermeture de 2 594 écoles, dont 1483 au Nord-Kivu et 1111 au Sud-Kivu, affectant 1 108 962 enfants.

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Plusieurs écoles ont été, en effet, bombardées, détruites ou réquisitionnées par des groupes armés pour en faire des bases militaires, a-t-elle indiqué. Le climat d'insécurité permanente, alimenté par la présence de l’AFC/M23 et de l'armée rwandaise, complique toute tentative de retour à la normale dans les établissements scolaires. Malgré cette situation critique, elle révèle que la rébellion fait le forcing pour la reprise des cours dans ces zones sous leur contrôle.

"Les écoles sont poussées à rouvrir mais pour nous, avant d'ouvrir l'école on doit s'assurer que les conditions de sécurité soient assurées. Donc il y a une fiche qui permet de vérifier ces conditions là, il y a des écoles qui ouvrent mais on voit que les parents gardent encore majoritairement leurs enfants à la maison. On n’a qu'une présence autour de 50% d’enfants dans les écoles, ce qui montre bien à quel point le sentiment d'insécurité reste très élevé pour les parents qui gardent encore leurs enfants. Nous ce que nous préconisons, c'est vraiment que la sécurité des enseignants et des élèves soit la top priorité", a déclaré la ministre de l'Education nationale et nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu.

Le gouvernement regrette que la guerre en cours dans cette partie du pays plombe tous les efforts consentis dans le secteur de l'éducation de la jeunesse congolaise.

"Cette situation de guerre met en mal le travail qui a été réalisé ces dernières années pour améliorer les conditions d'enseignement et d'apprentissage, c'est extrêmement dur de voir une école détruite sachant tous les efforts que l'on met pour pouvoir en construire une", a fait remarquer la ministre d'État.

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Malgré les interpellations de la communauté internationale et des organisations régionales, la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda poursuit son avancée dans la province du Sud-Kivu aggravant la crise sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo. 

Selon l’UNICEF, avant même cette récente escalade du conflit, le système éducatif à l’est du pays était déjà sous une immense pression, notamment en raison du nombre élevé de personnes déplacées. Plus de 6,5 millions de personnes, dont 2,6 millions d’enfants, ont été contraintes de fuir leur foyer dans la région. 

Depuis le début de l’année, les violents affrontements ont entraîné la fermeture de plus de 2 500 écoles et espaces d’apprentissage dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris ceux dans les camps de personnes déplacées. Entre les écoles fermées, endommagées, détruites ou transformées en abris, 795 000 enfants sont désormais privés d’éducation – contre 465 000 en décembre 2024. En incluant la province de l’Ituri, plus de 1,6 million d’enfants dans l’est de la RDC sont actuellement déscolarisés.

Clément MUAMBA