Les avis continuent de diverger au sujet des mesures à prendre pour résoudre la crise sécuritaire et humanitaire en cours dans l'Est de la République Démocratique du Congo. En marge du sommet de l'Union Africaine, le président congolais Denis Sassou Nguesso a exprimé dimanche dernier, lors d'une interview sur France 24, ses réserves quant à l'efficacité des sanctions dans la résolution des conflits en Afrique, appelant à privilégier le dialogue et les solutions africaines.
En réaction, Kinshasa dit voir les choses autrement. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya estime que les sanctions contre Kigali, parrain du M23/AFC figurent parmi les leviers capables de changer la donne sur terrain.
"Le Président Sassou-Nguesso s'est exprimé, il n'appartient pas de commenter les positions d'un Chef d'Etat par rapport à sa vision sur la résolution de la crise, mais nous voulons que la guerre s'arrête chez nous à tout prix et si parmi les leviers qui peuvent être utilisés pour que la guerre se termine pour nous ça passe par des sanctions, alors nous y passerons, ce n'est pas l'opinion des uns et des autres sur ce sujet là qui va changer ce qui relève de la logique internationale", a déclaré Patrick Muyaya ce mardi 18 février.
Malgré les interpellations de la communauté internationale et des organisations régionales, la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, poursuit son avancée dans la province du Sud-Kivu, aggravant la crise sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC. Les résolutions issues du sommet conjoint SADC-EAC ne sont toujours pas mises en œuvre, près de deux semaines après les assises de Dar-es-Salaam, en Tanzanie.
Parallèlement aux initiatives régionales, les églises catholique et protestante poursuivent leurs consultations dans le cadre de leur projet de plan de sortie de crise. Cette initiative est loin de faire l’unanimité au sein du pouvoir, qui s’en tient aux processus de Luanda et de Nairobi, jusque-là au point mort.
Clément MUAMBA