Est de la RDC: à Goma, les besoins humanitaires restent critiques pour des milliers de personnes déplacées, alerte MSF

Les habitants de Sake fuyant vers Goma (Illustration)
Les habitants de Sake fuyant vers Goma (Illustration)

Alors que la vie semble reprendre progressivement son cours normal dans la ville de Goma (Nord-Kivu) après plusieurs jours de paralysie à la suite d'intenses combats entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et les FARDC, les besoins humanitaires restent critiques pour des milliers de personnes déplacées et vivant dans des camps,des écoles et églises dans et autour de la ville. C'est ce qu'a révélé Médecins Sans Frontières (MSF) ce lundi 10 février 2025. 

Toutefois, cette organisation humanitaire internationale précise qu'elle continue de renforcer ses équipes sur terrain pour fournir une aide d'urgence à cette population.

"Certains camps au nord de la ville se sont vidés. D'autres sont encore pleins. Les gens ont fui vers Goma ou sont rentrés chez eux. Beaucoup de ceux qui restent ne savent pas ce qui les attend chez eux, si leurs maisons sont toujours là", explique Virginie Napolitano, coordinatrice d'urgence de MSF dans la mise au point.

Ces derniers jours, poursuit la source citée, les équipes MSF ont repris leurs activités médicales dans plusieurs sites de déplacés.

"Nous traitons les victimes de violences sexuelles, distribuons de la nourriture et de l'eau et installons des installations sanitaires. A Goma, de nombreuses personnes continuent de puiser l'eau du lac. MSF a installé des points de chloration pour désinfecter l'eau et a fait don de chlore, afin de limiter la propagation de maladies comme le choléra" ajoute MSF.

La question relative à la situation humanitaire dans la ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu était abordée lors du sommet conjoint SADC-EAC à Dar-es-Salaam en Tanzanie. Si 48 heures après le sommet plusieurs recommandations formulées ne sont pas encore exécutées, il y avait notamment cessez-le-feu et cessation des hostilités immédiates et inconditionnelles ; la fourniture d'une assistance humanitaire, y compris le rapatriement des personnes décédées et l'évacuation des blessés ; Élaborer un plan de titrisation pour Goma et ses environs ; l'ouverture des principales routes d'approvisionnement, notamment Goma-Sake-Bukavu ; Goma-Kibumba-Rumangabo-Kalengera-Rutshuru-Bunagana ; et Goma-Kiwanja-Rwindi-Kanyabayonga-Lubero, y compris la navigation sur le lac Kivu entre Goma et Bukavu ; réouverture immédiate de l’aéroport de Goma, et donner des conseils sur d’autres interventions de facilitation connexes.

Depuis l'occupation de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, par la rébellion du M23 soutenue par l'armée rwandaise, la situation sécuritaire et humanitaire s'est détériorée davantage. Avec plus de 3000 morts et plus de 2000 blessés, des voix ne cessent de se lever pour appeler à la facilitation où à l'ouverture d'un couloir humanitaire pour apporter de l'assistance aux populations en détresse.

Les Nations-Unies et organisations humanitaires sont unanimes, l'aéroport international de Goma et d'autres voies bloquées jusque-là doivent être ouvertes et reprendre les activités pour faciliter l'ouverture du couloir humanitaire conformément aux principes du droit international en période de guerre.

Clément MUAMBA