RDC: les tirs ont repris ce mardi matin à Goma - point complet à 8 h (heure locale)

Les déplacés de Sake arrivant à Goma
Les déplacés de Sake arrivant à Goma

Des tirs à l’arme lourde ont été entendus ce mardi matin entre 6h et 7h à Goma, selon des sources locales contactées par ACTUALITE.CD. Bien que la situation se soit légèrement calmée depuis, la tension demeure palpable dans la ville.

Dans la partie ouest de Goma, certains habitants commencent à sortir timidement de leurs maisons. À Mugunga, par exemple, quelques civils ont été aperçus se déplaçant à moto, mais des corps sans vie ont également été signalés dans ces zones, selon des sources locales. Au moins 17 personnes ont été tuées et 367 blessées dans les récents combats, d'après des bilans établis par plusieurs hôpitaux consultés par l'AFP. "Il est difficile de faire le bilan exact, mais les dégâts humains pourraient être considérables", a déclaré Virginie Napolitano, coordinatrice de Médecins Sans Frontières (MSF) à Goma.

Dans les quartiers de Birere, Budjovu et autour de l’aéroport, un calme relatif semble s’être installé, mais les habitants restent sur leurs gardes.

Soutien des Wazalendo et position des FARDC

Des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) continuent de tenir certaines positions stratégiques dans la ville. Ces forces bénéficient du soutien des Wazalendo, des groupes d’autodéfense locaux mobilisés pour défendre l’intégrité territoriale de la RDC face au M23, soutenu par l’armée rwandaise.

Lundi soir, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a confirmé que les FARDC et les Wazalendo contrôlaient encore certaines positions dans Goma. "Nous tenons ici, au nom du Président de la République, à féliciter la population du Nord-Kivu, les vaillants combattants des forces armées de la République démocratique du Congo et les Wazalendo", a-t-il déclaré après une réunion institutionnelle autour de Félix Tshisekedi à Kinshasa.

Appels d’Amnesty International

Dans ce contexte, Amnesty International a exhorté la communauté internationale et les partenaires régionaux de la RDC à exercer une pression accrue sur toutes les parties impliquées dans le conflit. L’organisation a appelé à garantir la protection des civils, y compris les défenseurs des droits humains et les journalistes, et à respecter le droit international humanitaire. Amnesty a également insisté sur la nécessité d’ouvrir des corridors humanitaires pour évacuer les blessés et acheminer une aide d’urgence aux populations vulnérables.

Réorganisation militaire et administrative

Face à la détérioration sécuritaire, le Bureau de l’Assemblée nationale a recommandé une réorganisation immédiate du commandement militaire dans la province du Nord-Kivu, notamment au niveau du secteur opérationnel et de la région militaire. Lors d’une réunion élargie aux membres de la Commission Défense et sécurité, le Bureau a également appelé à une réorganisation politico-administrative de la province à partir des zones encore sous contrôle des FARDC. Cette mesure vise à renforcer la gestion de la crise en attendant un retour au calme à Goma.

Situation critique à Goma

Par ailleurs, la ville de Goma continue de faire face à une grave détérioration des conditions de vie. Les infrastructures critiques, notamment l’électricité, l’eau et Internet, sont toujours hors service. L’antenne provinciale de la Radio et Télévision nationale congolaise (RTNC) reste inaccessible, le Mont Goma d’où le signal émet étant désormais sous contrôle du M23.

Alors que les combats se poursuivent, le président Félix Tshisekedi est attendu pour une adresse à la nation dans les prochains jours, selon ses services. Les détails concernant cette déclaration n’ont pas encore été communiqués.