Des violents combats se poursuivent sur le terrain entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et la rébellion du M23 soutenue par Kigali. A l’ONU, Thérèse Kayikwamba Wagner, Cheffe de la diplomatie Congolaise a une nouvelle fois appelé le Conseil de sécurité à agir dans une guerre qui impacte sur l’Afrique et les Nations Unies.
“Aujourd'hui, les victimes ne sont pas seulement congolaises, cette attaque est dirigée contre l'Afrique toute entière que dis-je contre l'humanité entière, les balles rwandaises frappent indistinctement les Sud Africains, les Tanzaniens, les Malawites, les Burundais, les Uruguayens tous frères et sœurs venus pour la paix”, a-t-elle avancé dimanche 25 janvier 2025 devant le conseil de sécurité de l'ONU à New-York.
Et de poursuivre: “Dire de vous membres de ce conseil, cette agression ne vise pas seulement la République Démocratique du Congo, elle est dirigée contre vous, votre mission contre vos soldats de la paix que vous avez mandaté pour protéger et non pour être pris pour cible. Laissez-moi être claire : chaque minute qui passe sans actions décisives de ce Conseil est une victoire pour l'agresseur, chaque hésitation fragilise la crédibilité des Nations-Unies et condamne des innocents à l'indicible. Il est temps d'agir”.
Une déclaration de guerre
Pour la Cheffe de la diplomatie Congolaise, l'agression Rwandaise ne se cache plus derrière les artifices de la diplomatie mais se manifeste à ciel ouvert.
“À cet instant même, alors que je me tiens devant vous une attaque d'une gravité inouïe se déroule sous les yeux du monde, les nouvelles troupes rwandaises ont franchi les bornes 12 et 13 du poste frontalier séparant Goma de Gisenyi pénétrant sur notre territoire en plein jour dans une violation ouverte et délibérée de notre souveraineté nationale. C'est une agression frontale, une déclaration de guerre qui ne se cache plus derrière les artifices diplomatiques” a indiqué Thérèse Kayikwamba Wagner.
Par ailleurs, Thérèse Kayikwamba Wagner affirme que le Rwanda est en train de préparer un “carnage” dans la région qui risque de rappeler les événements des années 1996.
“À Goma, les forces armées de la République Démocratique du Congo soutenues par les troupes des Nations-Unies et de la SADC défendent la ville et sa population sur plusieurs fronts avec la bravoure et la détermination que seule la juste et noble cause de défendre son droit légitime d'exister peut insuffler. Ce combat ne se limite pas au champ de bataille, plus de 3 millions de civils ainsi que des humanitaires sont pris en otage par les agresseurs utilisés comme des boucliers dans une stratégie cynique, de terreur et de chaos, les signes ne trompent pas le Rwanda se prépare à orchestrer un carnage à ciel ouvert avec une brutalité qui rappelle les heures les plus sombres de notre histoire,il est impératif que les combats cessent immédiatement chaque heure qui passe rapproche notre région d'une tragédie d'une ampleur insoutenable nous refusons de voir se répéter le cauchemar de 1996 ce chapitre sombre de l'histoire africaine que nous pensions clos”, a fait remarquer Thérèse Kayikwamba Wagner.
Thérèse Kayikwamba Wagner demande au Conseil de sécurité d'agir conformément aux prérogatives lui conférées par la charte des Nations-Unies.
“L'histoire nous convoque aujourd'hui ici dans cette enceinte où se scelle le destin des nations et ne tolère ni l'indifférence ni l'hésitation. Ce que traverse la République Démocratique du Congo n'est pas un conflit parmi d'autres, une agression délibérée et méthodique contre un État souverain, une violation flagrante des principes fondateurs de cette organisation une atteinte intolérable à la paix et à la sécurité internationale. La République Démocratique du Congo attend légitimement de ce conseil qu'il agisse avec fermeté et diligence pour protéger la paix et la sécurité internationale et imposer le droit international, un pouvoir qui lui est exclusivement conféré par la charte des Nations-Unies” a martelé Thérèse Kayikwamba Wagner.
À l'heure, la tension est vive dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. La coalition M23-AFC-RDF ne jure que par le contrôle de cette ville désormais, et de son côté le gouvernement promet de tout mettre en œuvre pour assurer la protection et le contrôle de la ville de Goma.
Kinshasa qui croit toujours à la résolution de la crise par la voie diplomatique vient de rappeler ses diplomates accrédités au Rwanda et a demandé à l'ambassade du Rwanda à Kinshasa de tirer les conséquences de cette décision prise par le gouvernement de la RDC. La prise de cette décision intervient à la suite de la réunion du conseil supérieur de la défense présidé par Félix Tshisekedi dès son retour à Kinshasa.
Clément MUAMBA