RDC: Tirs sporadiques dans certains quartiers de Goma, situation toujours confuse- Le point à 23h (heure locale)

Service infographie ACTUALITE.CD
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La tension restait vive dans la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, où des tirs sporadiques se sont fait entendre jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi, plongeant la population dans l’incertitude. Des détonations, principalement à l’arme légère, ont été signalées dans plusieurs quartiers de cette ville stratégique proche de la frontière rwandaise.

Selon des témoignages recueillis sur place par ACTUALITE.CD, des scènes d’extorsion ont été signalées à certains endroits, impliquant des hommes armés se présentant parfois comme des membres des “Wazalendo”. Face à cette insécurité grandissante, certains habitants ont cherché refuge en traversant la frontière vers Gisenyi, au Rwanda, ou en prenant la voie lacustre pour rejoindre Bukavu, dans le Sud-Kivu. La majorité des habitants, toutefois, est restée à Goma, terrée chez elle dans l’attente d’une accalmie.

Aucune communication officielle n’a été émise pour clarifier la situation ou indiquer qui contrôle effectivement la ville. Selon des témoins, des habitants auraient tenté d’accéder à la base locale de la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO), située près de l’aéroport, sans que des précisions soient fournies sur leur sort.

Les tensions à Goma s’inscrivent dans un contexte de nouvelles offensives menées par le groupe rebelle M23 depuis le 23 janvier dernier, qui ont provoqué des déplacements massifs de populations. Des sites situés en périphérie de la ville, abritant plus de 300 000 déplacés, ont été totalement vidés en quelques heures, exacerbant la crise humanitaire dans la région.

“Les combats dans des zones densément peuplées, associés à l’utilisation d’artillerie lourde, exposent les populations civiles à des risques intolérables”, a dénoncé l’ONU dans un communiqué.

Les structures de santé, déjà fragiles, sont au bord de l’effondrement. L’hôpital général de Ndosho, à Goma, a accueilli le 24 janvier plus de 256 blessés, dont 90 civils souffrant de graves blessures causées par des tirs de balles et des bombardements. Sa capacité maximale de 146 lits est largement dépassée, malgré l’appui des organisations humanitaires comme Médecins sans frontières (MSF) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).