Le Mouvement social Lumbiste (MSL), parti politique suivant l'idéologie du feu sénateur Pierre Lumbi Okonga, a organisé un point de presse ce dimanche 19 janvier au cours duquel il s'est déclaré favorable à l'initiative de Félix Tshisekedi de réformer la constitution du 18 février 2006. Cette formation politique, membre de l'Union sacrée, se dit prête à accompagner le président de la République dans la mise en œuvre de ce projet qu'elle qualifie de « noble ».
Dans ses déclarations, Pisthou Yoma Bolenge, vice-président du MSL, estime qu’il est opportun de revisiter et de mettre à jour certaines dispositions de l’actuelle loi fondamentale, tout en respectant le pacte républicain. Selon lui, le débat autour du nombre de mandats du chef de l'État ne devrait pas préoccuper outre mesure les Congolais qui se revendiquent républicains et démocrates, qualifiant cette question de « question d’hygiène démocratique ».
« Le Mouvement social Lumbiste tient en effet au respect du pacte républicain, mais estime que certaines dispositions de la constitution devraient être revisitées pour mettre celle-ci à l’ère du temps présent et au diapason de certaines réalités incontournables, étant donné que toute œuvre humaine est perfectible », a-t-il déclaré.
Cette formation politique de la majorité déplore par ailleurs une « forte influence de la belligérance » caractérisant l’actuelle constitution. Elle propose donc l’inclusion, dans une future constitution, d’une disposition destinée à décourager les Congolais recourant aux armes pour accéder au pouvoir ou aux postes de responsabilité au sein des institutions du pays. Le MSL insiste également sur la nécessité de réformer la constitution en raison de la légitimité de certaines institutions, désormais « sujette à caution ».
« Pour le Mouvement social Lumbiste, la réforme de la constitution s’impose dans la mesure où la légitimité de certains animateurs des institutions est devenue, à l’usure du temps, sujette à caution. C’est notamment le cas des gouverneurs des provinces, qui tirent leur légitimité d’une dizaine ou vingtaine de députés provinciaux qui les ont élus et les tiennent en laisse sans toujours tenir compte des intérêts de la province. Il en est de même des sénateurs, qui doivent leur légitimité aux voix de trois ou sept députés provinciaux et, sur cette base, prétendent représenter la province », a-t-il ajouté.
La question du changement ou de la modification de la constitution, au centre de l’actualité en novembre et décembre de l’année dernière, pourrait trouver son issue cette année. En effet, le chef de l'État, qui tient fermement à ce projet, avait promis la mise en place d’une commission pluridisciplinaire composée de scientifiques pour mener des études minutieuses avant les travaux de rédaction d'une nouvelle constitution.
Samyr Lukombo