Nord-Kivu : Plus de 102 000 déplacés en trois jours après l'offensive du M23 à Masisi-centre

Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma
Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma

Entre le 1er et le 3 janvier 2025, des affrontements violents entre les forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe armé M23 ont entraîné le déplacement d’environ 102 000 personnes dans le centre de Masisi, au Nord-Kivu, selon des données d’OCHA. Les combats ont également causé la mort de quatre civils et blessé douze autres.

Le 4 janvier, le M23 a pris le contrôle de Masisi-centre, une action qui a suscité une vive réaction de la communauté internationale. Le gouvernement angolais a publié un communiqué qualifiant cette occupation d'« irresponsable » et de grave atteinte à la souveraineté territoriale de la RDC. João Lourenço, président de l'Angola et facilitateur du processus de paix entre la RDC et le Rwanda, a dénoncé cette violation du cessez-le-feu instauré en août 2024 et a exprimé sa « profonde préoccupation » face à l’intensification des violences.

Dans son communiqué, Luanda a également souligné que cette situation compromet gravement les efforts de pacification menés dans le cadre du processus de Luanda et viole les principes de l'Union africaine et de la Charte des Nations Unies.

La cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, a qualifié cette offensive du M23 de « tournant tragique », déplorant une aggravation de la crise humanitaire dans la région. À la fin de novembre 2024, Masisi comptait déjà plus de 600 000 déplacés internes, et ce nouvel afflux aggrave encore la situation.

Sur le plan international, les États-Unis ont exhorté le M23 à cesser ses hostilités et demandé au Rwanda de retirer ses forces présentes en RDC. L’Union européenne a également condamné l’occupation de Masisi et a évoqué la possibilité de sanctions contre les responsables de cette escalade.

Malgré la mise en œuvre du Mécanisme de vérification ad hoc renforcé sous médiation angolaise, le processus de paix peine à produire des résultats tangibles, laissant la population de l'Est de la RDC dans une situation humanitaire et sécuritaire désastreuse.