Bien que prononcée par les instances judiciaires depuis 2003, la peine de mort n’était plus exécutée en République Démocratique du Congo. Et depuis la résurgence de la rébellion du M23 soutenus par le Rwanda, le gouvernement a décidé de reprendre avec la mise en application de cette sentence.
Depuis lors, le gouvernement fait face aux critiques des organisations des droits de l'homme et de l'opposition, la communauté internationale tient également à sa non exécution. De son côté, Kinshasa voit les choses autrement et rassure que l'exécution de la peine de mort ne remet pas en cause ses engagements pour les droits de l'homme.
"C'est bien de rappeler le contexte dans lequel ce moratoire a été levé, comme le ministre d'État l'a dit, chaque pays a son parcours, nous faisons face à une guerre, à une agression, c'est une situation qui requiert de nous comme gouvernement une réponse appropriée mais celà ne dénature en rien nos engagements pour les droits de l'homme. J'étais à l'examen périodique universelle à Genève je crois que nous avons reçu en tout cas pour tout ce que nous avons fait comme progrès d'ailleurs dans le secteur des médias, des personnes vivant avec handicap, dans le cadre du FONAREV, nous avons reçu beaucoup d'encouragements parceque la marche vers le respect absolu des droits de l'homme est une marche inachevée pour tous les pays du monde", a fait savoir le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya lors d'un briefing presse conjoint lundi 06 janvier 2025 avec son collègue de la Justice et Garde des.
Le porte-parole du gouvernement congolais déplore le fait que certains États qui sont contre la démarche de la RDC sont en mesure de s'impliquer pour mettre fin à l'agression Rwandaise mais ils ne le font pas.
"Nous nous sommes dans un contexte précis pour lequel justement ces pays qui se lèvent et qui nous condamnent entre guillemets ou qui pensent que c'est un recul certains ont même le pouvoir, une certaine influence pour mettre fin à cette situation nous nous utilisons toutes les voies qui sont à notre disposition pour ramener la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo et pour sanctionner tous les traîtres qui nous empêchent en réalité de de terminer cette guerre", a argué le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Alors que dans plusieurs coins de la province du Nord-Kivud la situation sécuritaire ne cessait de se détériorer suite aux violents combats entree la coalition FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame, le Conseil Supérieur de la Défense avait plaidé pour la levée du moratoire sur la peine capitale en ce qui concerne les questions de trahison au sein des Forces de défense et de sécurité. Cet organe de l’État a lancé cet appel lors d'une importante réunion présidée par le chef de l’État Félix Tshisekedi et élargie aux membres du gouvernement lundi 5 février 2024 à la Cité de l'Union Africaine.
Après validation en conseil des ministres un mois plus tard, Rose Mutombo, Ministre d'État, ministre de la Justice a, dans une circulaire adressée aux procureurs, annoncé la levée du moratoire sur la peine de mort. Cette décision est motivée par la nécessité de "débarrasser l’armée congolaise d’une part des traîtres et d'endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme et de banditisme urbain entraînant mort d’hommes d’autres part".
Pour le gouvernement de la République Démocratique du Congo, la levée du moratoire s’inscrit dans un contexte marqué par l’agression rwandaise et l’accroissement de la violence urbaine dans plusieurs grandes villes de la République Démocratique du Congo.
Clément MUAMBA